Cette exposition fait suite au projet de recherche Vaud 2030 : quelle agriculture pour quel territoire?
Ce projet a été réalisé en partenariat entre l’université et la société civile. Il propose un état des lieux de l’agriculture vaudoise ainsi que des scénarios de futurs possibles. Il comporte aussi le film « Agriculteur malgré tout » qui a permis d’aller à la rencontre des agriculteurs sur leurs exploitations. Enfin, le projet comprend une exposition virtuelle et des tables rondes itinérantes dans le canton qui permettent de valoriser cette démarche auprès du public et de susciter le débat autour du futur de l’agriculture.
Contact
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Vaud2030@unil.ch
Morges | jeudi 4 octobre | 19h00
Ecole d’agriculture d’Agrilogie Marcelin, Av. Marcelin 29
Château d’Oex | lundi 8 octobre | 18h30
Salle du conseil communal, Grand Rue 67
Moudon | jeudi 11 octobre | 19h00
Ecole d’agriculture d’Agrilogie Grange-Verney, Ch. de Grange-Verney 2
Vallorbe | mardi 16 octobre | 18h30
Auberge communale, place du pont 2
LAUSANNE | MERCREDI 28 NOVEMBRE | 18H00
Université de Lausanne (UNIL)
Métro M1, Arrêt UNIL Sorge, Bâtiment Amphimax, Auditoire 351
Une agriculture bien soutenue
La politique agricole de 1951 vise à maintenir une agriculture forte pour assurer à la Suisse une meilleure autonomie alimentaire.
La Confédération achète, à des prix fixes, la production agricole du pays. Cela incite les agriculteurs à produire davantage, d’autant que les progrès techniques (engrais, pesticides) permettent d’améliorer facilement les rendements.
Pour les agriculteurs, les prix payés par la Confédération pour la production sont trop bas et ils manifestent leur mécontentement devant le Palais fédéral en 1954 et 1961.
Un contexte de croissance
Depuis la fin de la guerre, la Suisse connaît une période de forte croissance. Les frontières s’ouvrent progressivement. Les échanges de marchandises sont plus nombreux.
La population suisse compte 5,3 millions d’habitants et le canton de Vaud 480’000 habitants.
Un consommateur attentif à son budget
Le niveau de vie des habitants a fortement augmenté. La question du prix de l’alimentation reste néanmoins la préoccupation essentielle des consommateurs. Les premiers supermarchés se développent mais la majorité des achats se fait encore chez des petits commerçants.
La part des dépenses pour la nourriture représente 29.7% du budget des familles en 1950.
Un aménagement du territoire à venir
Les surfaces agricoles sont sous la pression de l’urbanisation. Il faudra attendre 1979 pour que l’aménagement du territoire se mette en place en Suisse.
Des soutiens à l’agriculture qui sont remis en question
Dans ces années, l’agriculture et la politique agricole sont sous pression.
L’opposition paysanne s’amplifie. Les revendications des associations et des citoyens pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement et du bien-être des animaux prennent de l’ampleur. Les défenseurs de l’économie libérale réclament de plus en plus vivement l’abandon des mesures de soutien des prix.
Sous ces critiques, la politique agricole suisse subit un affaiblissement et doit évoluer.
Une Suisse qui s’ouvre
Après une récession dans les années 1970, l’économie se stabilise dans les années 1990.
Au niveau international, le mouvement d’ouverture de la Suisse sur des questions économiques se poursuit à travers les accords de libre-échange avec l’Europe (1972) et les négociations du GATT (1986).
La population suisse a poursuivi la croissance de l’après-guerre et compte 6,7 millions d’habitants. Le canton de Vaud compte 574’000 habitants.
Un consommateur plus attentif à l’environnement, à l’éthique et au goût
Dans les années 1990, les consommateurs s’intéressent à la façon dont sont produits les aliments. Ils s’inquiètent du recours aux pesticides et aux hormones. Ils prennent aussi conscience des conditions de travail et d’élevage dans les exploitations. Ils déplorent la standardisation des goûts qu’engendre l’industrie agroalimentaire.
Au niveau des ménages, la part du budget pour la nourriture est tombée à 12,2% en 1989. Les dépenses consacrées aux loisirs, aux vacances et à la mobilité ont quant à elles fortement augmenté.
Un aménagement du territoire
En 1979, la loi sur l’aménagement du territoire (LAT) est mise en place. Elle vise à assurer une utilisation mesurée du sol et une occupation rationnelle du territoire, dans le but de préserver les terres agricoles. Concrètement, les politiques d’aménagement du territoire se traduisent par la distinction entre zone agricole et zone à bâtir.
Une reconnaissance de la multifonctionnalité de l’agriculture
Sous la pression des milieux économiques et environnementaux, la politique agricole a pris une toute autre orientation.
Elle ne soutient plus directement la production agricole. Par contre, elle rétribue l’agriculture à travers les paiements directs pour ses services écologiques, de maintien de la biodiversité ou de conservation du paysage grâce à la robot tondeuse sans fil périmétrique.
Un contexte instable
Suite à la crise de 2008, la situation économique mondiale est incertaine, mais la Suisse s’en tire relativement bien.
La Suisse poursuit son ouverture avec les accords bilatéraux de 1999 et 2004, et avec son entrée dans l’espace Schengen en 2005. C’est un pays attractif grâce à son économie, sa fiscalité et sa qualité de vie.
La population suisse a augmenté de plus de 1 million de personnes depuis 1990, passant à 7,8 millions en 2010. Le canton de Vaud compte 698’000 habitants.
Des consommateurs de plus en plus responsables
Les préoccupations des consommateurs continuent à augmenter vis-à-vis de la qualité des produits. Depuis la crise de la vache folle en 1996, ils revendiquent une meilleure transparence de la production. Ils consomment plus de produits biologiques et locaux. La vente directe de l’agriculteur au consommateur se développe même si elle reste minoritaire. Les grands distributeurs commercialisent en effet 95% de la production agricole.
Dans les années 1950, l’alimentation représentait 29.7% des dépenses des ménages. En 2008, elle ne représente plus que 7.2%.
Un aménagement du territoire qui évolue
La loi sur l’aménagement du territoire est modifiée en 1999. Cette révision rend possible la réalisation d’activités accessoires sur l’exploitation. L’idée est de permettre aux agriculteurs de trouver des sources de revenus complémentaires à la production (agritourisme, école à la ferme, atelier de réparation de machines agricoles, etc.).
L’autorisation d’une activité accessoire suppose néanmoins que l’activité agricole reste centrale et que l’activité accessoire n’ait pas d’impact majeur sur le territoire.
Des soutiens à l’agriculture qui se font rares
En 2030, les soutiens à l’agriculture ont été fortement réduits.
Les agriculteurs reçoivent moins d’aides et les dépenses nécessaires pour produire (engrais ou gasoil par exemple) augmentent fortement. De leur côté, les grands distributeurs profitent de cette libéralisation totale pour faire pression sur les prix payés pour la production.
La situation est difficile pour les agriculteurs. Beaucoup abandonnent leurs exploitations et se reconvertissent dans d’autres métiers.
Une Suisse ouverte et attractive
En 2030, le contexte économique a retrouvé une certaine stabilité.
Suite à la signature d’accords de libre échange, la Suisse a ouvert ses marchés à la concurrence.
La Suisse est aussi un des pays où la qualité de vie est une des plus élevées au monde. C’est un pays attractif qui attire de nombreux touristes, des nouveaux habitants aisés et des entreprises de pointe.
La population suisse a ainsi fortement augmenté pour atteindre 9,5 millions en 2030. Celle du canton de Vaud est de 900’800 habitants.
Un consommateur « Comparis »
Le consommateur dispose d’un large choix de produits. C’est un comparateur avisé qui cherche le meilleur rapport qualité/prix. Il choisit souvent des produits qui viennent de l’étranger qui sont, pour la majorité, beaucoup plus avantageux que les produits suisses.
Grâce à la libéralisation, le budget des ménages pour l’alimentation est resté stable depuis les années 2010, malgré la hausse du prix des matières premières et de l’énergie.
Un aménagement du territoire qui vise une attractivité forte du canton
L’aménagement du territoire s’est assoupli. Son objectif est d’attirer de nouveaux habitants fortunés et des entreprises de pointe en leur proposant des terrains de grande qualité. Il doit aussi veiller à préserver les paysages qui contribuent énormément à l’image de la Suisse à l’étranger. L’aménagement permet plus de dérogations que par le passé.
Des entreprises prestigieuses souhaitant être entourées d’un « écrin de verdure », sont autorisées à s’installer au milieu de la zone agricole.
Une politique agricole cantonale forte
En 2030, les cantons sont responsables de la politique agricole.
Le canton de Vaud a comme objectif d’améliorer la santé de ses habitants par le développement d’une agriculture dynamique. Il favorise la qualité de la production vaudoise en mettant en place des contrôles et en favorisant la reconversion à l’agriculture biologique. Il rapproche l’offre et la demande locale à travers un label des productions vaudoises et soutient la mise en place de filières courtes entre agriculteurs et consommateurs. Le canton joue aussi sur son rôle de client responsable et favorise la consommation de produits locaux dans les cantines publiques (hôpitaux, écoles, etc.).
Une situation économique stable
En 2030, la situation économique en Suisse s’est stabilisée.
La Suisse poursuit sa politique d’ouverture de ses frontières.
La population suisse atteint 8,7 millions en 2030 dont 874’400 habitants dans le canton de Vaud
Un consommateur « doctissimo »
De nombreuses crises sanitaires ont remis en question les méthodes industrielles de production des aliments. Le consommateur est conscient des liens entre un régime alimentaire équilibré et une bonne santé. Il est attentif à ce qu’il mange et est prêt à payer plus pour des produits sains.
La part des produits biologiques a fortement augmenté. Le consommateur privilégie aussi les liens directs avec les agriculteurs.
Le budget des ménages pour l’alimentation a augmenté régulièrement depuis 2010 et atteint 12% en 2030.
Un aménagement du territoire concerté
En 2030, la collaboration étroite entre politique agricole et aménagement du territoire a permis de protéger le paysage, les espaces ouverts, la biodiversité, tout en favorisant le développement régional (tourisme, activités économiques, agriculture). Les parcs régionaux connaissent une forte croissance. La vitalité et la qualité de vie des centres urbains ont été renforcées.
Des soutiens plus faibles à l’agriculture
Au niveau de la politique agricole, les aides de la Confédération n’ont cessé de décroître. Cependant, elles restent une part importante du revenu des agriculteurs.
La Confédération a mis en place des labels pour mieux identifier et valoriser les produits agroalimentaires suisses sur le marché local et international.
Une Suisse qui poursuit son ouverture
En 2030, l’économie mondiale est toujours dans une phase d’instabilité.
Depuis 2010, la Suisse maintient sa politique d’ouverture de ses frontières aux produits étrangers, notamment en matière de produits agricoles.
La population suisse poursuit sa croissance régulière pour atteindre 8,7 millions en 2030. Le canton de Vaud compte 875’000 habitants.
Un consommateur « zappeur »
En 2030, les consommateurs sont prêts à payer plus cher certains produits suisses si la qualité est au rendez-vous. Le consommateur achète plus de produits labellisés mais est un « zappeur » qui consomme des produits locaux comme exotiques, des produits issus d’une agriculture intensive comme ceux issus d’une agriculture biologique, des produits de bas de gamme comme de luxe.
Ces choix de consommation et l’augmentation du prix des ressources naturelles, se traduisent par une augmentation du budget consacré à la nourriture, il est de 10% en 2030.
Des possibilités de diversification qui augmentent
L’aménagement du territoire s’est assoupli et permet d’effectuer de nouvelles activités dans les zones agricoles. L’agriculteur peut construire les bâtiments nécessaires à ses activités de diversification en lien avec l’agriculture.
Un soutien fort à la production alimentaire et énergétique
La Confédération souhaite réduire la dépendance du pays aux importations.
Le budget des politiques agricoles et énergétiques a été fortement augmenté. L’objectif est de développer l’autonomie énergétique et alimentaire du pays. La production alimentaire suisse doit devenir plus performante et l’agriculture doit aussi produire de l’énergie. En parallèle, des taxes sur les produits importés ont été mises en place ce qui rend la production suisse particulièrement compétitive.
Une Suisse qui se replie sur elle même
En 2030, nous sommes dans un contexte de crise énergétique et économique.
Les pics d’exploitations de nombreuses ressources ont été atteints. Ils ont engendré des pénuries et une augmentation des prix des produits.
Les relations diplomatiques entre états se tendent, amenant des replis identitaires et nationalistes. La Suisse ne fait pas exception et le gouvernement fédéral décide de revenir à un protectionnisme fort. Les frontières se font plus hermétiques aux importations de produits et aux personnes.
La Suisse compte 8 millions d’habitants et le canton de Vaud 822’700 habitants.
Un consommateur « Minergie »
Le consommateur est attentif à l’impact énergétique des aliments. Grâce aux indications sur les emballages, il s’oriente vers une alimentation qui consomme moins d’énergie. Il privilégie les productions locales aux importations et les protéines végétales (lentilles, soja) à la viande.
La part du budget des ménages consacré à la nourriture retrouve le niveau des années 1970, soit 16% du budget.
Un aménagement du territoire exigeant
L’aménagement du territoire est particulièrement strict durant cette période. L’accent est mis sur la protection des terres agricoles et la densification des villes.
L’agriculteur est encouragé à construire des infrastructures pour produire de l’énergie. Des programmes d’écologie industrielle visant à récupérer la chaleur des activités urbaines pour la réinjecter dans les serres, ont été mis en place. L’agriculture qui s’installe dans les villes, sur les toitures, les façades ou dans les parcs est soutenue.
LA SITUATION EN 2030
Le contexte général:
Ca va bien
La consommation:
Bien manger, même si c’est plus cher
Politique agricole:
Soutenons notre agriculture!
IMPACT SUR L’AGRICULTURE ET LES TERRITOIRES
Nombre d’agriculteurs et d’exploitations:
En augmentation
Nombre danimaux d’élevage:
Meuh! Meuh! Les animaux sont nombreux
Les cultures et l’élevage:
Plus de prairies et moins d’autres cultures
Forêt:
Ca pousse! des forêts qui grandissent
Villes:
Ca construit beaucoup… vive les villas!
Les autres usages:
Produisons de l’énergie
quelle agriculturevoulez-vous?Catalogue de l’exposition virtuelleNelly Niwa Université de Lausanne,Faculté des géosciences et de l’environnementDavid Bourdin AgrideaJoseph Mastrullo MandaTerreSeptembre 2012Adresse internet de l’expositionwww.vaud2030.ch
avant-proposNous vivons dans un monde de plus en plus incertain.De nombreux défis se présentent à nous, qu’ils soient technologiques, climatiques, économiques ousociétaux. Pour les relever, nous avons besoin de visions, voire d’utopies. L’histoire n’est pas écrite,c’est à nous de l’imaginer pour mieux la réaliser.L’agriculture est un des domaines où il nous faut nous projeter dans l’avenir. Au niveau mondial, l’ac-tualité nous montre chaque jour que la question agricole est un des enjeux centraux du futur : laprécarité de l’alimentation de plus d’un milliard d’êtres humains, la production de biocarburants, laquestion des OGMs, les failles du système agroalimentaire, etc.Au niveau suisse et vaudois, l’ouverture des frontières, le développement des exigences des consom-mateurs, les changements dans la politique agricole, la pression urbaine, sont autant de facteursqui ont fait évoluer l’agriculture. Depuis les années 1965, 60% des exploitations ont disparu dans lecanton de Vaud et les agriculteurs ne représentent plus que 3.4% de la population active.Qu’en sera-t-il en 2030 ? Y aura–t-il toujours de l’agriculture et des agriculteurs dans le canton ? Lessoutiens de la Confédération à l’agriculture existeront-ils toujours ? Les consommateurs seront-ilsprêts à payer plus pour une agriculture locale ? La ville sera–t-elle devenue un partenaire de l’agri-culture ?Des réponses possibles à ces questions se trouvent dans les scénarios d’avenir que nous vousproposons dans ce document. D’autres scénarios sont imaginables et nous vous invitons à nousfaire parvenir vos propositions en vous rendant sur le site www.vaud2030.ch.Sur cette base, nous pourrons réfléchir ensemble sur ce que l’on souhaite demain pour notre agricul-ture et nos territoires. Il s’agira ensuite de se donner les moyens de réaliser ces visions.C’est MaiNteNaNt à Vous De Jouer.Nelly NiwaCheffe du projet Vaud 2030avant-propos 3
présentation du projet « vaud 2030 »le cadre du projet «vivre ensemble dans l’incertain»le projet «vaud 2030: quelle agriculture pour quel territoire»du passé au présentla situation en 1965 : une agriculture bien soutenuela situation en 1990 : un climat de changementsla situation en 2010 : un présent instable, un avenir incertainles questions d’avenirles futurs possibles en 2030le scénario tendance : si rien ne bougelibéralisons, libéralisons ! Bienvenue à vaud-MCplan Wattlen 2030Canton superstarvotre scénarioremerciementsannexessommaire556881216212525283134383940soMMaire 4
présentation du projet« vaud 2030 »le Cadre du projet :vivre enseMBle dans l’inCertainnaissance d’un partenariatCréée en 1987, la Fondation du 450e pour l’UNIL, vise à promouvoir la recherche scientifique et interdisci-plinaire, la diffusion des résultats ainsi que la relève universitaire1.Le monde évolue de plus en plus rapidement et l’Université se doit de comprendre les changementsqui s’opèrent, de les anticiper et de développer, en collaboration avec la société, les moyens d’y répondreaussi bien philosophiquement que techniquement.le programme « vivre ensemble dans l’incertain »Le programme « Vivre ensemble dans l’incertain » veut interpeller le profane aussi bien que l’expert, surles questions soulevées par les grands défis actuels, autour des notions de vie, de société et d’incertitude,déclinées en termes de sciences humaines et sociales ainsi que de sciences naturelles. La notion d’incer-titude recouvre notre incapacité à anticiper précisément l’impact des innovations sur le fonctionnementde la société (par exemple le téléphone portable), notre perplexité sur la manière d’empoigner certainsproblèmes (par exemple la violence), mais également le doute de chaque individu face à ses propresconvictions.Avec l’aide de la Fondation du 450e pour l’UNIL, un groupe de spécialistes en sciences sociales a étémandaté pour effectuer une recherche exploratoire, basée sur des sondages et des entretiens, sur lespréoccupations quotidiennes des citoyens et des habitants. Cette démarche a abouti, le 30 novembre 2007,à la réunion à l’UNIL d’un panel choisi de personnalités représentatives du monde politique, économique,associatif, culturel, religieux ou médiatique. Les résultats obtenus lors de la démarche préliminaire ontservi de base à la réflexion menée dans le cadre d’ateliers2.Suite à cette démarche, un appel à projet a été lancé. Six d’entre eux, très variés, ont été retenus : laquestion du bénéfice de l’âge, l’économie sociale et solidaire, les processus de normalisation internatio-nale, les approches sociologiques et géographiques des nouveaux paysages religieux, la médecine detransplantation et le projet qui nous intéresse ici, celui sur le futur de l’agriculture et de ses territoires.Ces projets ont tous été co-financés par la fondation du 450e pour l’UNIL .1 Pour en savoir plus : http://www.unil.ch/450e/2 Disponible sur : http://www.unil.ch/vei/présentation du projet « vaud 2030 » 5
le projet« vaud 2030, quelle agriCulture pour quel territoire ? »En janvier 2010, suite à l’appel de projet du programme VEI, le projet « Vaud 2030 : quelle agriculture pourquel territoire? » a été lancé pour une durée de 3 ans.les objectifs du projetDe manière très générale, l’objectif de ce projet est de développer des réflexions avec la société civile surla question agricole vaudoise et sur ses relations avec le territoire.Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants :> Le premier est d’identifier les évolutions passées et les dynamiques à l’œuvre aujourd’hui dans l’agri-culture vaudoise et ses territoires. Cet objectif s’est concrétisé par la réalisation d’un état des lieux del’agriculture vaudoise.> Le second objectif est de se projeter dans l’avenir et d’imaginer les évolutions possibles de l’agriculturevaudoise et de ses territoires. Une série de 4 scénarios contrastés a été proposée.> Le troisième objectif est d’informer et de consulter la population sur le futur de l’agriculture vaudoiseà travers une exposition virtuelle (www.vaud2030.ch) et des tables rondes.> Le quatrième objectif est d’identifier des leviers d’actions pour orienter l’évolution à venir de l’agricul-ture vaudoise et de ses territoires.des méthodes innovantesLe projet Vaud 2030 développe des méthodes de travail qui se veulent novatrices dans le contexte uni-versitaire.Ce projet est tout d’abord né d’une réflexion prospective. L’UNIL, et plus largement les universités, ontun rôle à jouer dans la proposition de visions d’avenir. Nous avons travaillé sur l’élaboration de scénariosde futurs possibles qui sont tout autant de pistes de réflexions, d’objets de débats et de supports pourmettre en place des mesures concrètes.Le projet et ses résultats ont été réalisés en partenariat avec la société civile. L’équipe de travail mé-langeait des chercheurs de l’Université de Lausanne, des collaborateurs d’Agridea et Prométerre (desassociations qui accompagnent au plus près les agriculteurs ou leurs partenaires), des représentants desservices cantonaux vaudois (agriculture, aménagement du territoire), des représentants des différentsmilieux que touche l’agriculture (filières, protection de la nature, association de consommateurs, etc.). Enpratique, nous avons mis en place avec le soutien de la CEAT une démarche participative, démarche quiest très rarement utilisée dans le travail de recherche, et qui nous a permis d’arriver à une co-constructiondes savoirs.Nous avons aussi cherché à explorer l’idée dans ce projet qu’un film pouvait être un outil de recherche.Le film « Agriculteur malgré tout » a été réalisé en partenariat étroit entre la réalisatrice Mélanie Pitteloudet le chercheur. Il a permis d’aller à la rencontre des agriculteurs sur leur exploitation. En plus d’avoir faitavancer la recherche, le film fournit aujourd’hui, un bon support de communication et de diffusion dusavoir.Enfin, la mise en place d’une exposition virtuelle et de tables rondes itinérantes dans le canton a per-mis de valoriser cette démarche auprès du plus grand nombre et de susciter le débat autour du futur del’agriculture. L’idée est de faire sortir l’université de ses murs, d’aller sur le terrain, de se rapprocher desréalités des habitants et de dialoguer avec eux.présentation du projet « vaud 2030 » 6
l’organisation du projetprésentation du projet « vaud 2030 » 7film« agriculteur malgré tout »Mélanie Pitteloud,RéalisationNelly Niwa, ProductionYann André. ImageYann Bétant, MontageGilles Abravanel, Mixageexposition virtuelleNelly Niwa, Conception des contenusCamille Scherrer, GraphismeFlorence Chèvre, GraphismeErgopix, Interface webgroupe d’expertsfinancementFondation du 450e pour l’UNILgroupe de travailDavid BourdinJoseph Mastrullodirection et coordinationNelly Niwacomité de pilotageJean RueggPierre PrazJean Luc KisslingDanièle Dupuis / SDTBernard Perret / SAGRateliers participatifsLaurent ThévozLuc Vodoz
du passé au présentla situation en 1965 :une agriCulture Bien soutenuecontexte globalUn contexte de croissanceDepuis la fin de la guerre, la Suisse connaît une période de forte croissance économique et démogra-phique. Les importations et les exportations ont fortement augmenté.Au niveau international, la Suisse adhère à des organisations internationales sous réserve que cela neremette pas en question sa neutralité. Il s’agit d’une ouverture qui porte principalement sur des aspectséconomiques. La Confédération est ainsi l’un des membres fondateurs de l’association européenne de libreéchange (AELE) créée en 1960. La même année, elle signe la convention relative à la création de l’OCDE.L’industrie et la construction constituent les principaux secteurs économiques et des travailleursétrangers arrivent en nombre. La population suisse compte 5,3 millions d’habitants et le canton de Vaud480’914 habitants.Cette ouverture internationale, couplée avec les évolutions dans les transports, a engendré un décou-plage progressif entre lieux de production et de consommation des produits alimentaires. Ainsi, une partiecroissante des fruits et légumes vient de l’étranger ou se concentre dans certaines zones spécialisées enSuisse. Les couronnes maraîchères disparaissent peu à peu autour des villes. De manière générale, laSuisse est loin de pouvoir être autonome en termes de production alimentaire ; son taux d’autosuffisanceest de 55,7% en 19553 et elle est très dépendante des apports de l’étranger.Un consommateur attentif à son budgetLe niveau de vie des habitants a fortement augmenté et se répercute sur les salaires et le pouvoir d’achat.La question des prix des produits alimentaires reste néanmoins la préoccupation essentielle des consom-mateurs. C’est le début de la consommation de masse, les supermarchés se développent. Le 1er super-marché s’implante à Bâle en 1952 (Migros). En parallèle, les premières associations de consommateursvoient le jour. La commission romande des consommatrices (CRC), qui deviendra par la suite la fédérationromande des consommateurs (FRC), est créée en 1959 pour fédérer les acheteuses et leur conférer plusde pouvoir. La part des dépenses pour la nourriture, qui autrefois dominait dans les budgets familiaux,recule pour représenter 29.7% en 1950.Une agriculture bien soutenueDans les années 60, l’agriculture est bien soutenue par la politique agricole mise en place par la loi fédéralede 1951. Cette politique est imprégnée du traumatisme de la dernière guerre mondiale et vise à maintenirune agriculture forte. Elle met en place des barrières douanières pour protéger la production indigènecontre les importations, garantit les prix des principaux produits agricoles et en assure la prise en charge.Cela permet de mettre le secteur agricole à l’abri des lois de l’économie du marché.du passé au présent/1965 83 Source: Die Schweizerische Landwirtschaft 1914 bis 1980, Hans Brugger, Verlag Huber Frauenfeld, 1985 ; 6ème Rapportagricole ; 7ème Rapport agricole ; Message PA 2011 ; 2005 : Estimation OFAG
Mais cela a aussi pour conséquence d’inciter les agriculteurs à produire d’avantage. D’autant que lesprogrès techniques (engrais, pesticides, génétique, génie rural) permettent d’améliorer facilement les ren-dements agricoles. Cette situation crée des surplus de production que les autorités cherchent à contrôler.Ainsi, les paysans de montagne reçoivent dès 1959 des contributions pour ne plus livrer de lait.Toutes ces mutations entraînent une insécurité et un mécontentement croissant chez les paysans quise traduisent, entre autres, par des manifestations devant le Palais fédéral (1954 et 1961). Les revendi-cations des agriculteurs portent sur l’augmentation des prix agricoles payés par l’Etat et le renforcementdes mesures de protection aux frontières pour limiter la concurrence des produits agricoles étrangers.impacts sur l’agriculture vaudoiseIl est utile de rappeler que le canton de Vaud est un des principaux cantons agricoles de la Suisse (le2e après Berne). De par son relief, il présente des diversités régionales marquées. Il regroupe en effet lesrégions du Jura et du massif des Alpes (les zones de montagne : Pays-d’Enhaut, vallée des Ormonts, valléede Joux, Hauts de Vevey et Montreux), la zone du Piémont (Pied-du-Jura, Jorat, Veveyse), la zone de plainecentrale (Gros-de-Vaud, abords de la Venoge, vallée de la Broye, Vully ) et la zone littorale du lac Lémanet du lac de Neuchâtel (La Côte, Lavaux, Riviera, Chablais, Plaine de l’Orbe, coteau de Bonvillars et Vully).Cette diversité de régions du canton de Vaud fait que l’on peut le comparer à une Suisse miniature.L’agriculture vaudoise de l’après-guerre se caractérise par un changement rapide des structures, uneaugmentation de la productivité et donc une énorme croissance des rendements. En 1965, l’agriculturereprésente encore une part importante de l’activité économique du canton (17% de la population active).Les exploitations sont en moyenne de petites tailles (10.8 ha) et emploient 4 personnes. Ce sont dans lesrégions de plaine que les exploitations sont les plus importantes (13,6 ha en moyenne par exploitationsdans la région de plaine centrale) et en montagne qu’elles sont les plus petites (8,9 ha en moyenne).De façon globale, la production agricole vaudoise présente un large éventail de productions végétaleset animales. Cette production se répartit différemment selon les régions. Ainsi, dans les montagnes, enraison de l’altitude, la période de végétation est courte. Les cultures sont très limitées, mais les conditionssont bonnes pour les prairies permanentes qui représentent plus de 96% de la surface agricole en 1965.Compte tenu de ces conditions climatiques, cette zone est essentiellement axée sur la production laitière.du passé au présent/1965 9MontagnePiémontPlaineLittoralCAntOn DE VAuD
Dans la zone du Piémont, la période de végétation est aussi plus courte par rapport aux zones de plaine etles précipitations sont variables. Ceci restreint fortement les cultures spéciales et certaines cultures sar-clées comme la betterave à sucre, la pomme de terre, le colza ou le maïs. La production herbagère domineet la région est essentiellement axée sur la production de lait. La zone de plaine comme celle du littoralsont plus diversifiées en termes de production. Ces deux zones sont très propices aux grandes cultures(sarclées et céréales). De plus, les zones de littoral, caractérisées par une longue période de végétationet des températures diurnes élevées en été, comptent des surfaces en maraîchage, en arboriculture eten viticulture.impacts sur les territoiresLa majorité du territoire vaudois est occupée par des espaces agricoles (44%), suivie des surfaces boisées(31%), des surfaces improductives et des surfaces d’habitat et d’infrastructures (7,5%)4. Les espaces bâtissont relativement bien délimités et concentrés autour de noyaux villageois ou dans les villes.Entre les années 1950 et 1960, la population vaudoise a augmenté de près de 50’000 habitants, pas-sant à 420’264. Cette augmentation se concentre dans les zones urbaines qui sont attractives en raison dela présence d’industries. Les régions agricoles proches des zones urbaines, comme l’arc lémanique, sontparticulièrement sous la pression de l’urbanisation. Des surfaces pour les constructions mais aussi lesinfrastructures routières sont nécessaires ce qui se traduit par une consommation de surfaces agricoles.Dans ces zones, les activités agricoles laissent alors place à des activités résidentielles.Les régions de montagne connaissent quant à elles un exode rural massif vers les zones urbaniséesdu plateau. Elles souffrent d’un manque de postes de travail bien rémunérés. La vie de ces régions s’entrouve profondément touchée sur le plan économique et social. Cette déprise se traduit par l’abandon decertains bâtiments agricoles. Elle favorise aussi l’avancée de la forêt sur des pâturages qui ne sont plusentretenus. L’écart entre régions urbaines dynamiques et régions de montagne en déclin se creuse et lesterritoires se modifient. Dans les autres régions, les territoires agricoles se modifient aussi avec l’évolutiondes techniques agricoles. Le recours de plus en plus fréquent à des fertilisants ou pesticides chimiquescomme à la mécanisation a un impact direct sur la biodiversité ou les paysages.du passé au présent/1965 104 Données OFS pour 1979
vaud 1965du passé au présent/1965 11«notre région est privilégiée car nous pouvons tout produirepar ici : céréales, betteraves, pomme de terre, mais aussides légumes, des fruits et du raisin. nous élevons égalementdes vaches, des moutons, des poules et des porcs. noussommes proches des villes qui sont en pleine croissance. nousperdons régulièrement des terrains mais nous pouvons aussivendre nos produits aux clients des villes ! »«Bonjour ! Dans la région de montagne, nous élevons princi-palement des vaches pour le lait. une partie est directementtransformée en fromage de Gruyère, d’Etivaz ou de Mont d’Or.Le travail est difficile et nos exploitations sont petites. Beau-coup d’enfants d’agriculteurs quittent les régions de montagnepour aller travailler en ville ou l’avenir est plus prometteur. »9 ha9 ha9 ha« Salut l’ami ! Dans la région du Piémont, nous avons du bétail.Surtout des vaches, mais aussi des poules et des cochons.nous cultivons également des céréales et des pommes deterre. La plus grande partie du lait est transformée en Gruyèredans nos fromageries de village. Depuis quelques années,des machines nous facilitent le travail. Rares sont ceux quiutilisent encore des chevaux ! »13 ha13 ha13 ha« notre région est le grenier à blé de la Suisse, les exploitationssont les plus grandes du canton. En plus des cultures nousélevons des vaches mais aussi des poules et des porcs.Dans la région, nous sommes des exploitants modernes !nous utilisons des tracteurs et des moissonneuses batteuses.Grâce aux engrais et aux produits de traitement nous avonsaugmenté les rendements. »14 ha14 ha14 ha14 ha14 ha14 ha14 ha14 haMontagnePiémontPlaineLittoral
1990la situation en 1990 :un CliMat de ChangeMentscontexte globalUne Suisse qui s’ouvreAprès une récession dans les années 1970, l’économie s’est stabilisée. Au niveau international, le mou-vement d’ouverture de la Suisse sur des questions économiques se poursuit. En 1972, le peuple suisseaccepte la votation sur les accords de libre-échange avec l’Europe. En 1986, la Suisse participe au hui-tième cycle de négociations du Gatt, dit Uruguay Round, qui vise à libéraliser le commerce mondial desproduits agricoles et à démanteler les mesures de soutiens étatiques. La Suisse s›engage à abolir les prixgarantis et les subventions à l’exportation.La population suisse a poursuivi la croissance de l’après-guerre et compte 6,7 millions d’habitants. Lecanton de Vaud compte 574’661 habitants.Un consommateur plus attentifà l’environnement, à l’éthique et au goûtDans les années 90, les préoccupations des consommateurs se diversifient. Ils s’intéressent à la façondont sont produits les aliments et s’inquiètent du recours aux pesticides ou aux hormones dans les pro-ductions agricoles. La population prend conscience que les aliments peuvent générer des maladies etmettre la santé en danger. Les médias stigmatisent les conséquences de certains modes de productionsur la pollution des sols et la destruction des écosystèmes. Ces enjeux environnementaux et de santépublique ont conduit les consommateurs à privilégier les produits issus d’une agriculture qui limitel’utilisation de substances chimiques. Les labels qui désignent la production intégrée (dont la coccinellede la production intégrée suisse5 depuis 1989) ou biologique6 (dont le Label Bourgeon de Bio Suisse en1981) sont créés. Les consommateurs ont aussi pris conscience des conditions dans lesquelles étaientfaites la production alimentaire. Cette prise de conscience a été amplifiée par la diffusion d’imageschoc montrant les modes de production industrielle ou le travail des ouvriers agricoles dans les paysen développement.Elle s’est traduite par des revendications des consommateurs sur l’éthique de la production concernantaussi bien les conditions de travail et de rémunération des travailleurs que les conditions d’élevage etdu bien-être animal. Ces préoccupations ont conduit à la mise en place de labels qui permettent demieux identifier des modes de productions spécifiques (élevage des poules au sol par exemple) et lesproduits issus du commerce équitable (dont le label Max Havelaar en 1988). La qualité gustative desaliments prend aussi de l’importance dans les années 90. L’industrie agroalimentaire et la grande dis-tribution exigent en effet une standardisation pour favoriser les économies d’échelle. Dans cette logique,les saveurs fortes, les particularités locales ont eu tendance à se diluer et redeviennent une attente desconsommateurs. C’est le début de mouvements comme celui du slow food créé en 1989 qui s’inscrit enopposition à une alimentation de type fast food ou de fondations comme celle de ProSpecieRara, fon-dée en 1982, pour préserver les races d’animaux destinés à la consommation et les plantes de culturemenacées d’extinction.du passé au présent/1990 125 La production intégrée cherche à établir un accord équilibré entre maintien de la fertilité du sol et rendementoptimal de la production. Elle tend à réduire les apports chimiques (fertilisants et pesticides) au minimumpour garantir une production la plus saine possible et la moins dommageable pour l’environnement.6 La production Bio est beaucoup plus restrictive que la production intégrée puisqu’elle bannit complètementl’utilisation de produit chimique.
Au niveau des ménages, la part du budget pour la nourriture est tombée à 12,2% en 19897. Elle a doncdiminué de plus de la moitié depuis les années 50. Les dépenses consacrées aux loisirs, aux vacances età la mobilité ont quant à elles fortement augmenté.Des soutiens à l’agriculture qui sont remis en questionDans ces années, l’agriculture et la politique agricole sont sous pression.Au niveau intérieur, l’opposition paysanne s’amplifie. La forte augmentation de la production agricole,bien illustrée par la «montagne de beurre» de 1967, entraîne des problèmes de surproduction et de miseen valeur. En parallèle, les revendications des associations et des citoyens pour une agriculture plus res-pectueuse de l’environnement et du bien-être des animaux prennent de l’ampleur. De même, le secteuragroalimentaire et les défenseurs de l’économie libérale exigent de plus en plus vivement l’abandon desmesures de soutien des prix.Sous ces pressions, la politique agricole suisse subit un affaiblissement. La nature de la politiqueagricole et ses coûts économiques sont de plus en plus fréquemment critiqués. En votation populaire,les projets de politique agricole ne trouvent plus de majorité (arrêté sur le sucre en 1986, arrêté sur laviticulture et initiative des petits paysans en 1989, projets agricoles en 1995). Cet affaiblissement fournitun contexte favorable à la réforme de la politique agricole qui prendra place au début des années 90.Un aménagement du territoireDans ce contexte de remise en question des soutiens à l’agriculture, il faut néanmoins souligner lamise en place de politiques d’aménagement du territoire. Les objectifs de ces politiques sont définis dansla loi sur l’aménagement du territoire (LAT) de 1979. Il s’agit d’assurer une utilisation mesurée du sol etune occupation rationnelle du territoire dans le but de préserver les terres agricoles. Concrètement, ellesse traduisent par la distinction entre la zone agricole et la zone à bâtir. Le plan sectoriel des surfacesd’assolement (1992) est un complément à ces mesures. Il vise à protéger les meilleures surfaces agricoleset a pour objectif de maintenir le potentiel d’autosuffisance alimentaire de la Suisse qui était de 65.5% en1981. Ce plan établit une surface de 438’560 ha de terres agricoles qui doivent être préservés en Suisse,dont 75’800 dans le canton de Vaud.impacts sur l’agriculture vaudoiseL’agriculture vaudoise s’est fortement transformée depuis les années 60. Le nombre d’exploitationsa en effet diminué de 40%. Ce phénomène est particulièrement sensible dans les régions de montagne.Les exploitations se sont adaptées, elles sont devenues plus grandes tout en nécessitant moins de maind’œuvre. En 1990, la surface moyenne d’une exploitation est de 15,5 ha (contre 10.8 en 1960) pour 3emplois (contre 4 en 1960). Les agriculteurs constituent une part toujours plus réduite de la populationvaudoise puisqu’ils ne représentent plus que 6% de la population active. Ils travaillent en majorité à tempsplein sur leur exploitation (59%) même si la part des emplois à temps partiel est non négligeable et enaugmentation (41%). Les agriculteurs sont toujours mieux formés dans les écoles d’agriculture, mais leseffectifs sont en baisse en raison de la diminution du nombre d’exploitations et des incertitudes crois-santes liées à l’avenir de la profession8.La productivité s’est améliorée avec une mécanisation forte, une utilisation d’engrais et de fertilisantsplus ciblée et des équipements toujours plus performants. Mais cette évolution a aussi eu des impactsnégatifs sur la biodiversité et sur les principales ressources naturelles (eau, sol, air).Plus en détail, la production animale chute dans ces années. En raison notamment du contingente-ment laitier, le cheptel bovin a diminué de plus de 16’000 UGB9 dans les régions de plaine, mais il a légè-rement augmenté dans les zones d’élevage (montagne et Piémont). En lien avec l’évolution des cheptels7 Source : Dictionnaire historique de la Suisse. Article sur le niveau de la vie. François Höpflinger/OME.http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F15994.php8 Source : statistique du nombre d’élèves 1980-2011, Agrilogie.9 Les unités de gros bétail (uGB) est un système d’équivalence entre les animaux d’élevage. Par exemple, une vacheadulte=1 uGB, 1 génisse de moins d’un an=0,3uGB, une brebis=0,15 uGB, un porc=0,17 ou un poulet 0,004 uGB.du passé au présent/1990 13
bovins et de la recherche agronomique, la surface dédiée aux prairies a diminué de près de 50%, hormisdans les régions de montagne. En plaine et dans le Piémont, les prairies sont remplacées par des culturessarclées (maïs, colza, betteraves à sucre, pois), du maraîchage et des cultures pérennes. Le nombre dedétenteurs de bétail a diminué de plus de 70%, passant à 10’272 exploitations en 1990, mais la taille descheptels a doublé sur ces exploitations. Le modèle d’une agriculture qui fait de la polyculture et de l’éle-vage tend à diminuer. Les exploitations se tournent vers une spécialisation dans un type de production.impacts sur les territoiresLa disparition des exploitations agricoles a eu des impacts variés sur le territoire. Il s’agit entre autres del’avancée de la forêt suite à la déprise agricole (+1419 ha entre 1979 et 1990), de l’abandon de bâtimentsagricoles qui ont pu être réaffectés à d’autres usages comme le logement, de changements dans la vieéconomique et sociale des régions.Le paysage agricole a été modifié suite aux remaniements parcellaires et à la supression de cer-tains éléments comme les haies, bosquets, petits ruisseaux et cordons boisés, ou le drainage des zonesmarécageuses. La disparition de ces éléments a conduit à celle des biotopes qui leur sont associés. Cesprofondes mutations sont accentuées par les changements intervenus dans l’assolement et les tech-niques de production. Des éléments nouveaux sont apparus dans les territoires comme des cultures, desconstructions et des équipements agricoles (serres, hangars, tunnels, silos, brise vent, balles rondes,paillages, bâches) qui donnent un nouveau visage à l’agriculture.La déprise agricole est particulièrement marquée dans les régions de montagne qui s’en trouvent pro-fondément affectées au niveau économique et social. Cette déprise se traduit par l’abandon de certainsbâtiments agricoles. Elle favorise aussi l’avancée de la forêt sur les pâturages qui ne sont plus entretenus.Ce faisant, le paysage a tendance à se refermer. L’écart entre régions urbaines dynamiques et régions demontagne en déclin se creuse et les territoires se modifient.Si l’évolution de l’agriculture a eu des impacts sur le territoire, l’évolution du territoire a aussi eu desimpacts sur l’agriculture. Depuis les années 60, la surface réservée à l’agriculture a diminué d’environ4’400 ha, majoritairement au profit des surfaces construites (+3’460 ha). La pression est particulièrementforte autour des zones urbaines, les districts de Riviera-Pays-d’Enhaut, de l’Ouest lausannois, de Nyon,de Morges ou du Lavaux-Oron, qui voient leur population augmenter de 74% en 25 ans10. Les politiquesd’aménagement du territoire, dont le plan sectoriel des surfaces d’assolement, permettent de limiterl’urbanisation. Dans le canton, 75’800 ha de terres agricoles doivent être protégés (surtout en plaine) cequi représente un peu moins du ¾ des surfaces agricoles utiles.La cohabitation entre les nouveaux habitants, les néoruraux, et les agriculteurs est souvent difficile.Les premiers ne connaissent pas toujours bien la réalité agricole et supportent mal ses nuisances (odeurs,bruits). De leur côté, les agriculteurs ont souvent du mal à accepter ces nouveaux venus, d’autant quel’arrivée de ces habitants signifie souvent des conditions de travail plus difficiles (aménagements rou-tiers, circulation dans les villages). La pression sur les territoires agricoles s’exerce aussi sur les usagesde l’espace agricole par les promeneurs ou les sportifs. Les propriétaires de chiens par exemple, peuventcontribuer à souiller les cultures en laissant leurs chiens se promener dans les champs ou porter atteinteà la santé des vaches qui pourraient manger leurs déjections. Les espaces agricoles sont aussi devenusdes espaces de conflits entre résidents, promeneurs et agriculteurs.du passé au présent/1990 1410 Source : SCRIS
vaud 1990du passé au présent/1990 15«nos exploitations sont plus grandes qu’avant. Dans la région,notre point fort, ce sont les cultures. nous nous amélioronstechniquement d’année en année. En plus des céréales, desbetteraves et des pommes de terre, nous produisons mainte-nant beaucoup de maïs, de colza et de pois, et même un peu desoja et de tabac ! Il n’est pas rare de voir des paysans avoir undeuxième travail. »19 ha19 ha19 ha19 ha19 ha«Ici, c’est de plus en plus de la viticulture, de l’arboriculture oudu maraîchage. La ville avance et le Lavaux a même été protégépour éviter les abus. Les mentalités changent et nous sommesquelques-uns à penser que l’usage des produits chimiquesdans l’agriculture est risqué pour la santé et la nature. Il existed’autres solutions comme la production intégrée, qu’onpratique déjà dans nos vergers ! »12 ha12 ha12 ha12 ha«Bonjour ! Dans la région, certaines exploitations n’ont pasété reprises. Celles qui restent sont plus grandes et plusmodernes. Mes voisins ont développé l’ensilage pour nourrirles bêtes l’hiver, d’autres continuent à faire du foin. Parcontre, nous n’arrivons pas à entretenir toutes les surfaces,bon nombre de pâturages sont abandonnés, la forêt avancede plus en plus. »14 ha14 ha« Salut l’ami ! nous avons fortement développé nos exploita-tions et nous produisons davantage de lait. A un tel point qu’en1977, les quotas ont été introduits. Dans la région, certains ontpoursuivi les efforts de production, en faisant de l’ensilage demaïs, en sélectionnant les meilleures vaches ou en améliorantla qualité du foin. Certains se sont concentrés sur les cultureset préfèrent élever des vaches pour la viande. »18 ha18 haMontagnePiémontPlaineLittoral
la situation en 2010 :un présent en évolutioncontexte globalUn contexte instableDans les années 2000, le contexte économique aura été très fluctuant. La conjoncture est globalementen baisse suite à la crise de 2008, mais la Suisse s’en tire relativement bien. Ce contexte d’instabilité seretrouve dans le prix de l’énergie. Ainsi le baril de pétrole, est passé de 90 à 125 dollars entre janvier et avril2011. De même, les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement augmenté en 2007-2008, ontdiminué en 2009-2010, puis se sont renforcés en 2011, dépassant le niveau de 200811.Au niveau international, la Suisse a cherché à poursuivre son ouverture. En 1992, le Conseil fédéral aofficiellement demandé d’adhérer à l’Union européenne. A la suite du référendum du 6 décembre 1992, lesSuisses ont refusé d’intégrer l’Espace Economique Européen. Depuis, l’ouverture de la Suisse s’est faiteà travers les accords bilatéraux (1999 et 2004) ainsi que par son entrée dans l’espace Schengen en 2005.Ces accords ont engendré des modifications sur les droits de douane et sur les subventions à l’exportationde produits agricoles transformés.La Suisse est un pays attractif grâce à son économie, sa fiscalité et sa qualité de vie. La populationsuisse a augmenté de plus de 1 million de personnes depuis 1990, passant à 7,8 millions en 2010. Lecanton de Vaud compte 697’802 habitants.Des consommateurs de plus en plus responsablesLes préoccupations des consommateurs continuent à augmenter vis-à-vis de la qualité des produits.Depuis la crise de la vache folle en 1996, les consommateurs revendiquent une meilleure transparencede la production. Cette préoccupation s’est traduite par une mise en place de la traçabilité des produits.Le principe consiste à pouvoir identifier l’origine des produits à chaque étape de la chaîne alimentaire.Dans l’agriculture, des systèmes de banques de données informatisées et l’étiquetage des provenancesdes produits ont été mis en place.Les consommateurs sont aussi demandeurs de produits qui ont moins d’impacts sur l’environnementet consomment plus de produits biologiques et locaux. La Suisse est une forte consommatrice de produitsbiologiques (1re au monde)12 et plus de 70% des Suisses sont sensibles à la provenance du produit13.Cette demande a été en partie motivée par les articles dans les médias sur les kilomètres parcourus parles produits alimentaires de la production à la consommation (les food miles) ou sur la mise en placed’indicateurs comme l’empreinte écologique des produits. La proximité est devenue un argument de venteet les supermarchés affichent le nom du producteur et sa photo sur les étalages. Des circuits courtsentre agriculteurs et consommateurs, comme la vente directe à la ferme ou l’agriculture contractuelle deproximité (ACP) se sont mis en place. Ces circuits restent minoritaires. Migros et Coop représentent plusde 70% de l’achat des produits agricoles. Avec les autres grandes enseignes (Manor, Globus, Denner), onatteint 95% des achats. Cette situation donne aux grands distributeurs un avantage déterminant dansles négociations avec les producteurs.Dans les années 50, l’alimentation représentait 29.7% des dépenses des ménages, en 2003, elle repré-sente 8.1%.11 Indice FAO des prix des produits alimentaires12 L’itinéraire du Bio, Agence d’information agricole romande, Mars 2007.13 Rapport Agridea « Swissness des produits des filières agricoles », novembre 2009.2010du passé au présent/2010 16
Une reconnaissance de la multifonctionnalité de l’agricultureAu niveau de l’agriculture, le contexte de libéralisation et de prise de conscience environnementale dudébut des années 90 a eu d’importantes conséquences sur la politique agricole suisse, laquelle a prisune toute autre orientation. Le principal changement de paradigme, introduit par l’article 104 actuel dela Constitution, en 1996, réside dans la reconnaissance de la multifonctionnalité de l’agriculture. Celle-cifournit des prestations publiques, au sens le plus large, prestations qui ne sont pas toutes rétribuéespar le marché. En rémunération des services rendus dans les domaines de l’écologie, du maintien de labiodiversité, de la conservation du paysage et de l’occupation décentralisée du territoire, les agriculteursreçoivent des paiements directs. En parallèle, toutes les garanties de prix et de prise en charge de laproduction par l’Etat ont été supprimées. En outre, en raison des accords de l’OMC, les protections auxfrontières sur les denrées alimentaires ont été significativement réduites. Il en résulte une réaffectationdes moyens financiers publics, destinés non plus au soutien du marché mais à la rémunération des ser-vices rendus par les agriculteurs. Pour obtenir cette rémunération, les agriculteurs doivent respecter lesprestations écologiques requises (PER). Le respect des PER implique notamment un bilan de fumure équi-libré14, une protection appropriée du sol, une sélection et une utilisation ciblée de produits de traitementdes plantes, et nécessite de consacrer au moins 7% de la surface agricole à la compensation écologique.La part des paiements directs dans la prestation totale des exploitations agricoles n’a cessé d’augmenteravec une différence selon les régions. Les zones de montagne où les conditions de travail et de rentabilitésont plus difficiles, bénéficient ainsi de paiements directs plus importants.La poursuite de la libéralisation de l’agriculture n’a pas empêché l’essor de la souveraineté alimentaire.Ce concept a été conçu par le mouvement paysan international Via Campesina et pose comme un droit lapossibilité laissée aux populations, aux Etats ou à des groupes d’Etats de mettre en place les politiquesagricoles les mieux adaptées à leurs conditions, pour autant qu’elles n’aient pas d’impact négatif sur lespopulations d’autres pays. Au niveau local, la souveraineté alimentaire entend favoriser le maintien d’uneagriculture de proximité destinée en priorité à alimenter les marchés régionaux et nationaux. Les outilsde protection à la frontière et de régulation des marchés, qui peuvent favoriser la stabilité des prix et del’approvisionnement, ne sont ainsi pas écartés. Il est intéressant de noter que ce concept a été repris dansla loi agricole du canton de Vaud dont le but s’énonce comme suit : « La présente loi a pour but de mainteniret de promouvoir une production agricole vivrière et de qualité, rémunératrice, respectueuse de l’environ-nement et répondant aux besoins du marché et de la société. Elle s’inscrit dans le respect des principes dedéveloppement durable et de souveraineté alimentaire. »La politique agricole relevant d’abord de la compétence fédérale, cette loi a pour but d’adapter le dis-positif vaudois aux dernières réformes arrêtées par la Confédération et de mettre en place les mesuressubsidiaires cantonales qui viennent les compléter.Un aménagement du territoire qui évolueLa réforme de la politique agricole s’accompagne de la révision de la loi sur l’aménagement du territoireen 1999. Cette révision rend possible la réalisation d’activités accessoires sur l’exploitation. L’idée est depermettre aux agriculteurs de trouver des sources de revenus complémentaires à la production (agri-tourisme, école à la ferme, atelier de réparation de machines agricoles, etc.). L’autorisation d’une activitéaccessoire suppose néanmoins que l’activité agricole reste centrale et que l’activité accessoire n’ait pasd’impact majeur sur le territoire.impacts sur l’agriculture vaudoiseAu niveau de l’agriculture vaudoise, les transformations des structures agricoles amorcées de longue datese sont accentuées. Le nombre d’exploitations a diminué pour atteindre 4’260 en 2009. En moyenne, lenombre d’exploitations qui disparaît est de 3% par année. En parallèle, les exploitations se sont agrandieset comptent en moyenne 26 ha, soit 2,5 fois plus que dans les années 60.Le nombre d’emplois agricoles a diminué de 67% entre 1990 et 2009. La part des emplois agricolesdans la population active ne représente plus que 3.4% en 2009, contre 17% en 1965. La diminutionconcerne en particulier les emplois à plein temps qui ne représentent plus que 51% alors que les emploisdu passé au présent/2010 17
à temps partiel augmentent pour arriver à 49%. Un paysan vaudois sur deux est alors un double actif.Aujourd’hui, les agriculteurs sont mieux formés, voire suivent une deuxième formation en parallèle à celled’agriculteur. Le personnel agricole est composé à raison de 70% par la main d’œuvre familiale dans lecanton de Vaud. L’âge moyen des agriculteurs suisses a tendance à être de plus en plus élevé.La productivité du travail a poursuivi sa progression durant toute cette période avec une mécanisation etdes techniques toujours plus efficaces comme celles liées aux nouvelles technologies de l’information.Elles permettent aux exploitants de disposer d’informations détaillées (cartographie, qualité des sols),d’optimiser l’usage d’intrants ou d’automatiser des tâches. Cette augmentation de productivité ne s’estpas traduite par un accroissement du revenu des familles paysannes. En effet, ce gain a été annulé par labaisse des prix des produits agricoles et par la stagnation, voire l’augmentation des coûts de production.En comparaison avec d’autres métiers, les revenus du travail restent inférieurs dans l’agriculture. Lesagriculteurs doivent travailler plus pour essayer de maintenir leurs revenus.La nouvelle politique agricole a conduit à une diminution générale des prix des produits et une aug-mentation des importations, mais certaines productions ont été plus touchées que d’autres, notammentlorsque la production indigène dépasse les besoins du marché. Ainsi, les grandes cultures, l’arboriculture,la viticulture et le lait industriel sont particulièrement concernés par cette évolution, alors qu’il s’agit deproductions importantes dans le canton de Vaud . Dans les régions de montagne et dans le Piémont, lescheptels sont relativement stables. En plaine, les cheptels bovins continuent à décroître significativement,alors que les cheptels équins et la volaille ont doublé depuis les années 90.Dans ce contexte, les agriculteurs suisses et vaudois cherchent à rationnaliser, à se spécialiser et à déve-lopper les labels de qualité comme les appellations d’origine controlée (AOC) et les productions de niches.La production biologique progresse mais demeure modeste dans le canton (3.2% des exploitations, contre10% en Suisse). La création du label des produits du terroir vaudois en 2000 permet de mieux différen-cier les productions issues du canton. Les agriculteurs cherchent aussi à développer les circuits courtsen vue d’obtenir de meilleurs prix pour leurs produits. On estime à 15-20%, le nombre des exploitationsqui pratiquent de manière régulière ou occasionnelle la vente directe à la ferme et le canton compte 15démarches d’agriculture contractuelle de proximité au 23 juin 201115. Les agriculteurs cherchent aussià diversifier leurs sources de revenus en développant des activités annexes au sein même des exploi-tations : hébergement à la ferme, activités de loisirs, activités pédagogiques, pensions équines, etc. Laproximité des centres urbains, perçue essentiellement comme une source de problèmes auparavant, tendà devenir une opportunité pour l’agriculture. Dans le canton de Vaud, les revenus annexes sont loin d’êtrenégligeables puisqu’ils constituent en moyenne 20% du revenu total de l’exploitation.Une autre source de revenus pour les exploitations peut être la production d’énergie. Soit de façon di-recte à travers la production de biocarburants, de biogaz, soit indirecte avec les éoliennes ou les panneauxsolaires dans les exploitations agricoles. Aujourd’hui, l’importance de cette production est limitée. Le can-ton de Vaud compte une usine d’esthérification de l’huile de colza à Etoy (EEE), produisant du biodieselà partir d’huile de colza produit dans la région, et quelques installations agricoles de biogaz en fonction.impacts sur les territoiresLes évolutions de la politique agricole et des stratégies des exploitations agricoles ont eu des impactssur les territoires vaudois.L’augmentation de la taille des exploitations nécessite souvent des investissements dans de nouveauxbâtiments qui sont en général construits à l’extérieur des villages.La part des surfaces exploitées selon un mode respectueux de l’environnement (PER16 ou Bio) a forte-ment augmenté pour représenter plus de 95% de la surface agricole utile en 2010 (OFAG). Dans le cantonde Vaud, la part des surfaces de compensation écologique atteint 11%. La présence de jachères et deprairies fleuries contribuent à diversifier le paysage agricole.14 Ce qui implique de ne pas avoir d’apport excédentaire en phosphore et en azote.15 Liste des initiatives d’agriculture contractuelle de proximité de Suisse au 23 juin 2011, uniterre16 Prestations Ecologiques Requisesdu passé au présent/2010 18
Le développement des activités accessoires sur les exploitations a permis d’augmenter l’offre de produitset de services (hébergements par exemple), ce qui redynamise les contacts entre populations rurales eturbaines. Cette diversification se traduit par des évolutions minimes au niveau paysager. En effet, d’aprèsla loi sur l’aménagement du territoire, cette diversification ne devrait pas aboutir à la construction de nou-veaux bâtiments. De plus, dans le canton, le nombre d’exploitations concernées reste relativement faible.Au final, seuls certains bâtiments agricoles ont été transformés pour accueillir ces activités et certainsaccès ou stationnements ont étés aménagés.La production d’énergie dans l’agriculture est encore très modeste dans le canton et n’a pas non plus unimpact fort en terme paysager.Concernant l’impact des évolutions du territoire sur l’agriculture, on constate que la pression de l’urba-nisation sur les terres agricoles est constante. La population vaudoise continue sa croissance et compte691’000 habitants en 2010. Ces habitants supplémentaires entraînent une diminution des terres agricolesau profit des surfaces d’habitat et d’infrastructure17. Aujourd’hui, cette croissance de la population se faiten majorité dans les zones urbaines et périurbaines même si les autres régions sont aussi en croissance.Cette évolution du territoire engendre la crainte de certains milieux que le territoire ne finisse à terme parêtre complètement urbanisé. L’initiative pour le paysage, lancée en 2007, illustre bien ces préoccupations.D’autres projets, comme ceux des parcs naturels régionaux du Pays-d’Enhaut en 1998 et du Jura vaudois(en développement) témoignent de la volonté de préserver les territoires.du passé au présent/2010 1917 Les surfaces d’habitat et d’infrastructure concernent les aires industrielles et artisanales, les aires de bâtiments,de transport et les espaces verts.
du passé au présent/2010 20vaud 2010Voir l’interview de Jean-Marc Bovay, Démoretsur le site.MontagnePiémontPlaineLittoralVoir les interviews de Martine Meldem, Appleset Sylvain Agassis, Essert-sous-Champventsur le site.Voir l’interview de Dominique Yersin, Château d’Oexsur le site.Voir l’interview de Georges Martin, Puidouxsur le site.25 ha32 ha29 ha29 ha29 ha20 ha20 ha20 ha
les questions d’avenirCoMMent le Contexte gloBal va-t-il évoluer ?en 2030, quelle sera la politique agricole ?La politique agricole actuelle est marquée par une libéralisation des marchés, la rémunération par despaiements directs des services environnementaux et paysagers rendus par l’agriculture et par une priseen compte toujours plus importante des exigences de la société aux plans de la transparence ou de laproximité.> En 2030, quel sera le budget agricole fédéral ? Les paiements directs existeront-ils toujours ?Le démantèlement des soutiens aux marchés et de la protection aux frontières va-t-elle sepoursuivre ? Le concept de souveraineté alimentaire aura-t-il gagné en importance ?en 2030, l’aménagement du territoire aura-t-il permisde préserver les surfaces agricoles ?L’aménagement du territoire a pour but de limiter l’utilisation du sol, coordonner les activités ayant un im-pact sur le territoire et d’assurer un développement harmonieux de l’ensemble du pays en tenant comptedes données naturelles ainsi que des besoins de la population et de l’économie (Loi sur l’aménagementdu territoire). Du fait de l’exiguïté du territoire habitable et du haut niveau de l’économie, la pression del’urbanisation est aujourd’hui très forte dans le canton. L’urbanisation, mais aussi la forêt, ne cessent degrignoter les terres agricoles.> En 2030, l’aménagement du territoire se sera-t-il renforcé ? Les surfaces agricoles seront-ellesencore mieux protégées qu’aujourd’hui ?> Au contraire, sera-t-il devenu moins contraignant ? Les surfaces agricoles pourront-elles êtreplus facilement urbanisées ?en 2030, l’agriculture utilisera-t-elleles ressources naturelles de manière durable ?Au même titre que les autres activités humaines, l’agriculture consomme des ressources naturelles, dontcertaines ne sont pas renouvelables et seront bientôt épuisées. En plus du sol et de l’eau, l’agricultureest une activité très dépendante d’apports minéraux et d’énergie. Le phosphore, par exemple, est un desprincipaux éléments nutritifs des végétaux. Selon les prévisions des experts, les gisements de rochesphosphatées atteindront leur pic d’exploitation en 2030. L’agriculture est aussi dépendante du pétrole quiReprésentationdu système Vaud 2030l’agriculture vaudoisele territoire vaudoisimpacts de l’agriculturesur le territoireimpacts du territoiresur l’agriculturecontextegloballes questions d’avenir 21
est indispensable pour cultiver (carburant pour les machines), pour faire croître la production (certainsfertilisants et pesticides sont dérivés du pétrole), pour stocker (les frigos), pour la transformer et la trans-porter sur le marché (par bateau, avion, camion ou rail).> En 2030, quelles seront les ressources encore disponibles et quel sera leur prix ? Quelle serala politique énergétique pour l’agriculture ?qu’est-ce que les consommateurs vaudoisachèteront en 2030 ?Notre régime alimentaire a beaucoup évolué ces dernières années. Il a suivi les transformations de l’orga-nisation sociale et de notre vie quotidienne. Nous mangeons plus exotique, plus de produits « prêts à man-ger » et plus à l’extérieur du domicile. Au gré des crises, les critères de nos achats ont aussi évolué. En plusdu coût, les préoccupations des consommateurs se focalisent sur 4 nouveaux domaines : la transparencede la production (origine, mode de production), les enjeux sociaux (santé, éthique), les préoccupationsenvironnementales et les valeurs retrouvées de la nourriture (le goût, le temps).> Ces préoccupations vont-elles se renforcer ? Va-t-on de plus en plus se diriger vers une produc-tion locale, bio et saine ? Est-ce que la revalorisation de la nourriture va nous conduire à privilégierla production durable ? L’amélioration de l’information et de la traçabilité va-t-elle nous aider àconsommer mieux ou va-t-elle au contraire augmenter la confusion ?en 2030, où les produits agricoles vaudoisseront-ils vendus ?L’alimentation est devenue un ensemble de filières complexes avec de nombreux intermédiaires entrele producteur et le consommateur. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des produits agricoles passe par lesgrands distributeurs (95%). D’autres systèmes comme la vente directe restent encore modestes mêmes’ils sont très dynamiques. Dans la restauration hors domicile (écoles, hôpitaux, EMS, prisons, cafété-rias, cafés, restaurants), la part des produits suisses pourrait augmenter. Enfin, l’exportation des produitssuisses et vaudois pourrait se développer notamment en valorisant le Swissness.> En 2030, les circuits courts se seront-ils fortement développés ? Qu’en sera-t-il de la grandedistribution ? Y aura-t-il une part plus importante de produits suisses et vaudois dans les produitstransformés ? La restauration s’approvisionnera-t-elle principalement en produits locaux ?Les productions vaudoises seront-elles tournées vers les exportations ? Qui profitera de la valeurajoutée : producteurs, transformateurs ou distributeurs ?quels seront les iMpaCts sur l’agriCulture vaudoise ?en 2030, y aura-t-il encore des agriculteurs ?Selon les évolutions du contexte, les familles paysannes vont réagir de manière diverse. Le nombre d’agri-culteurs ne cesse de diminuer et la taille des exploitations augmente. En parallèle, la population agricolevieillit et les générations suivantes n’ont pas forcément envie de reprendre l’exploitation familiale. Enfin,en comparaison des salaires dans les autres branches, les revenus du travail agricole sont inférieurs de30 à 40 %. D’un point de vue financier, le métier d’agriculteur n’est donc pas très attractif.> Qui sera agriculteur en 2030 ? Combien seront-ils ?en 2030, quelles stratégies auront été adoptéespar les agriculteurs ?Pour s’adapter, les agriculteurs mettent en place de nouvelles stratégies. Celles-ci peuvent être assezdifférentes d’une exploitation à l’autre :• augmenter la surface de l’exploitation et adopter de nouvelles techniques plus performantes (tracteursplus puissants, systèmes de traite des vaches plus efficaces etc.)• diversifier les revenus en travaillant en dehors de l’exploitation• développer d’autres activités indépendantes qui peuvent être en lien plus ou moins direct avec l’agri-culture (tourisme rural, vente directe de produits, etc.) ou non (petite entreprise parallèle, prestationsde services à des particuliers comme l’entretien de jardins).• adapter les productions en fonction des marchés et rejoindre les filières les plus rémunératricesles questions d’avenir 22
En 2030, quelles seront les activités qui assureront la meilleure rétribution des agriculteurs ?en 2030, que produiront les agriculteurs ?Au cours du temps, la production agricole change de visage : la part de l’élevage et de culture évolue, desproductions apparaissent (le colza), d’autres disparaissent (l’avoine pour les chevaux).> Quelles seront les quantités produites dans le canton de Vaud ? Combien de lait, de céréales ?Combien d’animaux ? Combien d’hectares de blé, de colza et de maïs ?Dans chaque région du canton, les conditions et les possibilités des agriculteurs sont différentes.> Quelles seront les évolutions en plaine ? En montagne ? Aux abords des villes ?quels seront les iMpaCts sur le territoire ?en 2030, quels seront les impacts de l’agriculturesur le territoire ?L’agriculture est un acteur majeur du territoire vaudois. Elle occupe en effet presque la moitié de sa sur-face. Par son activité, elle a un impact direct sur le cadre de vie et la qualité du paysage.Les cessations d’exploitations, la restructuration des domaines agricoles, les changements dans les pra-tiques avec la mécanisation, le recours aux substances chimiques, la diversification de l’activité agri-cole, les changements des types de productions, sont autant de facteurs qui influencent directement leterritoire vaudois.les questions d’avenir 23Impacts de l’agriculture sur le territoire.
en 2030, quels seront les impacts du territoire vaudoissur son agriculture ?les questions d’avenir 24Impacts du territoire sur l’agriculture.
les futurs possibles en 2030si rien ne Bouge (sCénario tendanCe)un contexte qui évolue peuUne Suisse qui s’ouvre progressivementEn 2030, l’économie mondiale est toujours dans une phase d’instabilité. Depuis 2010, la Suisse a suiviune politique d’ouverture progressive de ses frontières aux produits étrangers, notamment en matièrede produits agricoles. La population suisse poursuit sa croissance régulière pour atteindre 8,7 millionsen 2030. Le canton de Vaud compte 875 000 habitants. Les prix des ressources ont aussi continué leurcroissance et le baril de pétrole est à 200 dollars en 2030Un consommateur « zappeur »En 2030, les consommateurs sont prêts à payer plus cher certains produits suisses si la qualité est aurendez-vous. Le consommateur achète plus de produits labellisés mais est un « zappeur » qui consommedes produits locaux comme exotiques, des produits issus d’une agriculture conventionnelle comme ceuxissus d’une agriculture biologique, des produits de basse gamme comme de luxe. Ces choix de consomma-tion et l’augmentation du prix des ressources naturelles, se traduisent par une augmentation du budgetconsacré à la nourriture, il est de 10% en 2030.Des soutiens plus faibles à l’agricultureAu niveau de la politique agricole, les aides de la Confédération n’ont cessé de décroître. Les paiementsdirects qui rémunèrent l’agriculture pour ses prestations d’approvisionnement, de protection des animaux,du paysage ou de l’environnement, ont diminué de 20% par rapport à 2010. Cependant, ils représententtoujours une part significative du produit brut de l’agriculture.En parallèle, la stratégie de qualité du secteur agroalimentaire de la Confédération est en place depuisquelques années. Celle-ci permet de mieux identifier les produits agroalimentaires suisses à travers unesérie de labels bien reconnus sur le marché local et international (AOC, IGP, swissness, bio suisse etc.) etde mieux les valoriser. Cette stratégie a aussi permis de mettre en place des collaborations dynamiquesentre les différents acteurs de la filière alimentaire y compris les grands distributeurs.Ces grands derniers commercialisent encore la grosse majorité de la production agricole en Suisse,même si la part des exploitations pratiquant la vente directe et l’agriculture contractuelle a légèrementprogressé.Des possibilités de diversification qui augmententL’aménagement du territoire s’est assoupli et permet d’effectuer de nouvelles activités dans les zonesagricoles. L’agriculteur peut construire les bâtiments nécessaires à ses activités de diversification en lienavec l’agriculture.une agriculture vaudoise qui doit s’adapterL’agriculture se trouve dans un contexte où elle est soumise à une concurrence accrue et où elle doit assu-rer des prestations environnementales ou de paysage. Elle doit trouver des solutions pour différencier sasi rienne Bougeles futurs possiBles en 2030 / si rien ne Bouge 25
production et capter la valeur ajoutée. Les agriculteurs ont aussi diversifié leurs activités pour améliorerleurs revenus et ont développé des collaborations entre exploitations.De manière générale, la diminution du nombre d’exploitations agricoles a suivi la même évolution quedepuis les années 60. On compte 1300 exploitations agricoles de moins qu’en 2010, soit environ 3000exploitations dans le canton. Le nombre d’emplois dans l’agriculture poursuit sa diminution et atteintenviron 8800 personnes en 2030 pour le canton. Les exploitations agricoles qui subsistent sont plus vastes(35 ha en moyenne) et s’adaptent à l’évolution de la demande.A l’échelle du canton de Vaud, les volumes produits en 2010 sont en légère baisse. Cette régression auraitpu être plus importante si elle n’avait pas été compensée en partie par l’augmentation de la population.Les secteurs des grandes cultures, du maraîchage ou du lait sont les plus touchés. Dans le secteur laitier,la part du lait d’industrie diminue, celle du lait transformé augmente (par exemple pour le Gruyère AOC).Par ailleurs, une partie du lait produit dans les Alpes est maintenant produite en plaine.Les exploitations de plaine sont spécialisées, soit dans la production animale, soit dans les grandes cultureset l’écologie. Ces dernières, plus extensives, complètent leur revenu avec une activité annexe. Une partie desagriculteurs qui ont arrêté la production laitière se sont tournés vers l’engraissement extensif de bovins pourvaloriser les bâtiments et les terrains en pente. On assiste de manière générale à une diminution de la sur-mécanisation de l’agriculture grâce au développement des travaux par des tiers qui sont mandatés parl’agriculteur ou la mise en commun des machines par les agriculteurs (les COMA).Les produits qui sont particulièrement porteurs dans le canton sont ceux qui bénéficient d’un label(AOC, IGP, etc.), ceux qui misent sur la fraîcheur ou la proximité (maraîchage par exemple) et les produitsde niches. Pour faire face à la demande des consommateurs, la part de production biologique a doublédans le canton passant à plus de 6% de la production.L’activité agricole à temps partiel (quand l’exploitation le permet, grandes cultures par exemple) s’estfortement développée dans la zone de polyculture-élevage et elle se maintient en montagne. Les agricul-teurs ont alors deux métiers qu’ils combinent durant la journée ou selon les saisons.La diversification des activités liées à l’exploitation agricole a aussi progressé. Celles-ci varient enfonction de la localisation et du type d’exploitation. Ainsi, dans les régions proches des villes, les exploi-tations ont davantage développé des activités de loisirs (cheval ou marché à la ferme/ACP). Dans lesrégions de montagne, la diversification s’est poursuivie autour du tourisme (chambres d’hôtes). En plaine,les exploitations maraîchères se sont lancées dans la transformation de produits (salade, plats préparés,convenience food). Quelques fermes qui pratiquent l’élevage ou la polyculture se sont lancées dans desactivités sociales (école à la ferme, accueil de famille, réinsertion sociale).La production d’énergie renouvelable par les agriculteurs (éolien, solaire, biogaz) a légèrement pro-gressé dans le canton.une transformation des territoires qui se poursuitDans l’ensemble, la cartographie du paysage n’a pas été bouleversée. De manière globale, la surface agri-cole a reculé de 9500 ha au profit de la forêt et de l’urbanisation. La forêt a surtout avancé en montagneoù des pâturages ont été abandonnés. Le déclassement de la zone agricole en zone à bâtir s’est poursuivià proximité des pôles de développement urbains mais est resté relativement bien maîtrisé.Au niveau paysager, l’espace rural vaudois semble moins bien entretenu. Les surfaces agricoles ont unaspect plus naturel avec l’augmentation des surfaces de compensation écologique. Les terres ouvertessont plus nombreuses, surtout dans le Piémont. La disparition d’un certain nombre d’exploitations agri-coles a engendré l’abandon de bâtiments agricoles dans la vallée des Ormonts et du Chablais. Dans lesautres régions, les bâtiments ont étés réaffectés en logements. La diversification des activités agricoles aengendré l’aménagement des bâtiments existants pour accueillir ces activités annexes ou la constructionde petits aménagements. Il s’agit par exemple de la construction d’infrastructures pour le tourisme etles loisirs (manèges pour chevaux, hébergements), pour la production d’énergie renouvelable (panneauxsolaires, installations de biogaz) ou pour la vente de produits à la ferme (magasins, hangars).Les tensions entre agriculteurs et urbains sont assez nombreuses et limitent le développement decertaines branches de production à proximité des zones urbaines (porcheries par exemple). Ces conflitssont traités par la concertation avec les instances concernées.les futurs possiBles en 2030 / si rien ne Bouge 26
les futurs possiBles en 2030 / si rien ne Bouge 27vaud 2030 : si rien ne Bouge« Dans la région, la production de lait est moins rentable.Les cultures restent notre point fort mais les prix varient sou-vent. nous avons alors diversifié les sources de nos revenus :engraissement de bovins, production d’énergie avec des pan-neaux solaires, travail à l’extérieur de la ferme, entretien desurfaces pour la biodiversité. Ce n’est pas toujours évident decombiner toutes ces activités, mais on y arrive. »BIOBIOMontagnePiémontPlaineLittoral« La ville a continué de grandir. Certains voisins ont réussi àmaintenir leurs activités en arboriculture, viticulture ou maraî-chage, car ils ont fait le choix de la proximité ou transformentleurs produits à la ferme. D’autres sont devenus des profes-sionnels de l’accueil d’enfants. tout au long de l’année, lesenfants peuvent s’occuper des animaux, faire du poney, traireune vache ou cultiver des légumes. »«Bonjour ! Dans notre région, nous poursuivons l’élevage devaches pour valoriser les prairies et les pâturages. nous nousconcentrons sur la production de lait pour la transformationen fromage AOC. nous touchons des paiements directs de laConfédération pour l’entretien du paysage. Dans certaineszones, nous n’avons pas réussi à contenir l’embroussaillement.La nature est trop forte ! »« Salut l’ami ! Ces dernières années, produire du lait estdevenu de moins en moins intéressant. C’est pourquoi dansle Piémont, vous verrez de plus en plus de chevaux pour lesloisirs et de vaches pour la viande. La demande pour desmoments de détentes à la ferme n’a cessé d’augmenter.Certains d’entre nous sont devenus des professionnelsdes loisirs! A se demander s’ils sont encore agriculteurs… »31 ha40 ha39 ha39 ha28 ha28 ha
liBéralisons, liBéralisons !Bienvenue à vaud-MCun contexte de croissanceUne Suisse ouverte et attractiveEn 2030, le contexte économique a retrouvé une certaine stabilité. Suite à la signature d’accords de libreéchange avec l’Union Européenne, la Suisse a ouvert ses marchés à la concurrence. La Suisse est aussiun des pays où la qualité de vie est une des plus élevées au monde. C’est un pays attractif qui attire denombreux touristes, des nouveaux habitants plutôt aisés et des entreprises de pointe (microtechnique,pharmaceutique ou informatique). La population suisse a ainsi fortement augmenté pour atteindre 9,5millions en 2030. Celle du canton de Vaud est de 900’800 habitants.Un consommateur « Comparis »Le consommateur dispose d’un large choix de produits. C’est un comparateur avisé qui cherche le meilleurrapport qualité/prix. Il choisit souvent des produits qui viennent de l’étranger qui sont, pour la majorité,beaucoup plus avantageux que les produits suisses. Il achète seulement des productions suisses quandil s’agit de produits traditionnels et labellisés comme les appellations d’origine contrôlée (AOC). Grâce à lalibéralisation, le budget des ménages pour l’alimentation est resté stable depuis les années 2010, malgréla hausse du prix des matières premières et de l’énergie.Des soutiens à l’agriculture qui se font raresLes soutiens directs et indirects à l’agriculture ont dû être revus et fortement réduits. Les protectionsaux frontières ont été supprimées. Le budget de la politique agricole est passé de 3,58 milliards à 1,80milliard. Seules les meilleures terres agricoles et celles ayant un enjeu paysager fort bénéficient encored’un soutien de la Confédération. La Suisse est dépendante des importations, son taux d’autosuffisancen’est plus que de 40% en 2030 et continue à diminuer.Dans ce contexte de libéralisation, l’agriculture suisse est sous pression. Elle reçoit moins d’aides, saproduction est moins bien rémunérée et, à cela, s’ajoute la hausse générale des dépenses nécessairespour produire (engrais ou gasoil par exemple).Pour les agriculteurs, cette situation est très difficile. C’est pourquoi la Confédération et les cantonsont mis en place des mesures d’accompagnement pour rendre la transition la plus progressive possible.Il s’agit du soutien à la reconversion des agriculteurs dans d’autres métiers ou à la facilitation des départsen retraite anticipée.De leur côté, les grands distributeurs profitent de cette libéralisation totale pour faire jouer la concur-rence entre les prix des produits étrangers et suisses. Ce faisant, ils accentuent les contraintes écono-miques envers les agriculteurs.Un aménagement du territoire qui vise une attractivité forte du cantonL’aménagement du territoire s’est assoupli. Son objectif est de proposer une offre qui répond à la demandeen matière de terrains pour accueillir les nouveaux habitants, les infrastructures touristiques et les en-treprises. Mais aussi de préserver des paysages de qualité qui contribuent énormément à l’image de laSuisse. De manière générale, les règlements et les lois prévoient plus de dérogations que par le passé,surtout lorsque l’intérêt économique est important. C’est par exemple le cas d’entreprises prestigieusesqui souhaitent s’installer au milieu de la zone agricole pour être entourées d’un « écrin de verdure ».vaud-MCles futurs possiBles en 2030 / vaud-MC 28
une agriculture vaudoisequi doit devenir concurrentielle pour survivreDans ce contexte de libéralisation, le sentiment général du côté des milieux agricoles est que l’agriculturesuisse a été sacrifiée au profit du reste de l’économie. Les exploitations vaudoises connaissent des tempsdifficiles et se sont reconfigurées pour être rentables.Tout d’abord, la production alimentaire a perdu de son importance stratégique. En raison de leurscoûts de production élevés, de nombreuses exploitations agricoles vaudoises ont cessé leur activité, fauted’être concurrentielles sur le marché européen. En 2030, le nombre d’exploitations agricoles est de 1880,soit 2380 de moins qu’en 2010. Le nombre d’emplois a aussi fortement diminué puisqu’il est de 5570 dansle canton. Des surfaces agricoles ont été abandonnées, surtout dans les zones d’exploitation difficilescomme les montagnes. L’agriculture s’est concentrée sur les meilleures terres du canton, situées en plaine.Les exploitations sont devenues plus vastes et comptent 40 ha en moyenne (contre 26 ha en 2010).La production agricole vaudoise a diminué de façon globale et les branches de production les plustouchées ont été celles du lait industriel et des céréales.Pour être concurrentielles sur le plan international, certaines exploitations ont cherché à limiter lescoûts de production au plus bas (en limitant les investissements ou au contraire en s’équipant en matérielpour produire plus pour un coût inférieur). D’autres se sont tournées vers des produits différenciés ou àhaute valeur ajoutée (AOC, IGP, marché de niche). La part de la production biologique a augmenté pouratteindre 10% de la production.Certains agriculteurs ont axé leur stratégie sur la diversification des activités agricoles vers le tou-risme, les loisirs ou la gestion paysagère. Ces activités, autrefois accessoires à la production agricole, sontdevenues la source de revenu principal pour certaines exploitations.Une dichotomie s’installe entre, d’une part, des exploitations spécialisées et de grandes tailles et,d’autre part, des exploitations diversifiées (travail en parallèle ailleurs, activités accessoires, etc.).Une part relativement importante d’agriculteurs cherche à se reconvertir en bénéficiant des pro-grammes de la Confédération et cède leurs exploitations. La génération suivante d’agriculteurs se dé-tourne toujours plus de la production agricole.un territoire qui se transforme fortementLes changements dans l’agriculture ont eu un impact fort sur le territoire. La zone agricole a diminué de45’000 ha au profit de la forêt et plus généralement de la nature dans les zones de montagne et d’infras-tructures urbaines (habitations, routes, espaces verts, etc.) dans la zone de plaine et à proximité des villes.Les friches agricoles ont rapidement été reprises par la forêt, surtout dans les montagnes. Dans lePiémont, les surfaces en pente sont aujourd’hui en friche et seront recolonisées par la forêt dans lesprochaines années si aucune action n’est entreprise. Le paysage vaudois a donc tendance à se refermer.Dans le canton de Vaud, la volonté de préserver et de développer l’attractivité du territoire a conduità mettre en place une gestion des paysages et des terres agricoles abandonnées. Dans les régions demontagne, les agriculteurs qui ont choisi de développer une activité de paysagisme sont rémunérés parles collectivités pour éviter l’avancée de la forêt, particulièrement dans les zones touristiques commeChâteau d’Oex, le Jura ou la Vallée de Joux.Certaines surfaces agricoles dans les Alpes ou le Jura sont devenues des nouvelles réserves naturelles.Grâce à la modification de la loi sur le droit foncier rural, les associations de la nature et les privés peuventmaintenant acquérir du foncier agricole en cas d’enjeux environnementaux forts ou d’intérêts agricolesfaibles. Notons qu’entre l’avancée de la forêt et le développement de ses réserves, la biodiversité a eutendance à s’améliorer ces dernières années dans le canton, en tout cas dans les régions de montagne.Autour des villes ou dans le Piémont, les surfaces agricoles abandonnées ont été utilisées pour ledéveloppement d’activités de loisirs non agricoles et pour différentes activités sportives (golf, motocross,quad, paint-ball, etc.). Certaines surfaces ont aussi été récupérées par des néo-ruraux, pratiquant diversesactivités agricoles par intérêt personnel, par exemple l’élevage de chevaux, l’élevage d’ovins ou de caprinspour le lait, le maraîchage ou l’arboriculture. Enfin, certaines zones agricoles ont été utilisées pour accueil-lir des entreprises prestigieuses qui souhaitaient être entourées d’un « écrin de verdure ». Ces activités ontamené un développement économique et social de la région. De manière générale, la mise en valeur de cessurfaces est réalisée par de plus en plus d’acteurs et de moins en moins par des agriculteurs.les futurs possiBles en 2030 / vaud-MC 29
vaud 2030 : vaud-MC« Dans la région du plateau, mes voisins et moi sommes ceuxqui avons le mieux résisté à la libéralisation. Même si le nombred’exploitants a fortement baissé, nous arrivons à exploitertoutes les surfaces. nous recevons moins de paiements directsqu’autrefois. nous nous sommes encore plus spécialisés etéquipés en machines pour être compétitifs. nous sommesà l’affût de nouvelles surfaces pour agrandir nos domaines. »MontagnePiémontPlaineLittoral« Chez un grand nombre de voisins, ce n’est plus tellementla production qui est au centre de l’exploitation. De véritablesparcs d’attraction agricole pour petits et grands ont étédéveloppés. Des activités comme le golf dans les prés,un labyrinthe dans un champ de maïs, des piscines de paille,des promenades à cheval et des restaurants où l’on peutmanger les produits de la ferme sont courantes. »«Bonjour ! Ici c’est toujours la prairie et les vaches, maisil yen a moins. Dans les montagnes, nous ne sommes pascompétitifs vis-à-vis de la plaine! La forêt a progressé et despérimètres importants sont devenus des réserves naturelles.Vous y croiserez des chèvres mais elles sont là uniquementpour entretenir les surfaces! Ces surfaces sont gérées pardes entreprises d’entretien du paysage. Pour moi, ce n’estplus de l’agriculture ! »« Salut l’ami ! Rares sont ceux qui comme moi prennent letemps de tout entretenir pour que cela soit propre en ordre.Ailleurs, il y a des herbes folles un peu partout. nous sommesdevenus des spécialistes de la biodiversité. Il faut l’être pourréussir à toucher les paiements directs ! Certains petitsdomaines ont été rachetés par des gens de la ville qui enont fait de petits ranchs. Cela fait drôle de voir ces barrièresblanches dans le paysage. »34 ha44 ha45 ha45 ha33 hales futurs possiBles en 2030 / vaud-MC 30
plan Wattlen2030un contexte de criseUne Suisse qui se replie sur elle mêmeEn 2030, nous sommes dans un contexte de crise énergétique et économique. Les pics d’exploitations denombreuses ressources minérales et énergétiques ont été atteints en 2015. Ils ont engendré un contextede pénuries et de forte augmentation des prix des produits. Le prix du baril de pétrole est passé à 400dollars.Les relations diplomatiques entre états européens se tendent, amenant des replis identitaires etnationalistes. La Suisse ne fait pas exception et le gouvernement fédéral décide de revenir à un protec-tionnisme fort. La Suisse compte 8 millions d’habitants et le canton de Vaud 822’700 habitants. Comptetenu de la situation, l’objectif de la Confédération est de réduire la dépendance du pays aux importationset d’augmenter son autonomie. Elle a donc mis en place des stratégies d’économie des ressources. Leconcept développé dans les années 2000 d’une société à 2000 watts sera par exemple atteint dans les pro-chaines années grâce à des politiques fortes et une bonne collaboration des habitants et des entreprises.Un consommateur « Minergie »Dans ce contexte, le consommateur a revu son mode de consommation. Il s’oriente vers une alimenta-tion qui prend fortement en compte le bilan énergétique de chaque produit grâce aux indications sur lesemballages. Les comportements alimentaires ont aussi évolué. Les consommateurs privilégient en 2030les protéines végétales (lentilles, tofu) au détriment de la viande qui a un impact énergétique particuliè-rement fort. La part du budget des ménages consacré à la nourriture retrouve le niveau des années 1970,soit 16% du budget.Un soutien fort à laproduction alimentaire et énergétiqueDans cette situation de crise, l’objectif de la Confédération est de réduire la dépendance du pays auximportations et d’augmenter son autonomie énergétique et alimentaire.Les politiques agricoles et énergétiques ont été couplées pour augmenter leur cohérence et leurefficacité. Le budget du volet agricole a été fortement augmenté en comparaison de l’ancienne politiqueagricole et atteint 4,6 milliards en 2030. Son objectif principal est d’augmenter la production suisse,d’améliorer l’efficacité énergétique de l’agriculture et de favoriser la production d’énergies renouvelablessur les exploitations. En parallèle, des taxes sur les produits importés en fonction de leur empreinte éner-gétique ont été mises en place ce qui rend la production suisse particulièrement compétitive.Un aménagement du territoire exigeantL’aménagement du territoire est particulièrement strict durant cette période. L’accent est mis sur la pro-tection des terres agricoles et la densification des villes. L’agriculture urbaine qui prend place sur lestoitures, les façades ou dans les parcs est soutenue. La possibilité de mettre en place des programmesd’écologie industrielle visant à favoriser les échanges des flux de matières entre l’agriculture et les acti-vités urbaines ou industrielles est systématiquement étudiée. De manière générale, la procédure pourconstruire des infrastructures nécessaires aux exploitations agricoles et à la production d’énergie a étélargement facilitée.les futurs possiBles en 2030 / Wattlen 31Wattlen
une agriculture vaudoise indispensableLes agriculteurs retrouvent un rôle central au sein de la société. L’agriculture vaudoise a été fortementmobilisée. Le canton de Vaud est en effet un des cantons ayant le plus gros potentiel agricole de Suisse.La surface agricole cantonale consacrée à la production s’est maintenue depuis les années 2010.Pour cela, un certain nombre de mesures sont mises en place, dont la limitation stricte de l’urbanisation,le défrichement des zones de forêts jeunes, la diminution des surfaces de compensation écologique et lamise à disposition de surfaces urbaines pour la culture (parcs, places, toitures). Le nombre d’exploitationset leur taille sont restés aussi relativement stables.De nombreuses réflexions ont été menées pour optimiser le rendement de la production agricole touten limitant l’utilisation d’énergie. Les itinéraires techniques pour les grandes cultures ont été simplifiéspour limiter l’usage de machines agricoles. L’importation de fourrage et de protéines animales a été for-tement régulée et la production de lait et de viande est aujourd’hui basée majoritairement sur l’utilisa-tion des pâturages (low input). Les agriculteurs disposent d’informations précises sur l’incidence desméthodes de production sur le bilan énergétique de la production. L’agriculture biologique, qui permet delimiter l’usage de ressources, attire à la fois de nouveaux consommateurs et de nouveaux producteurs.Pour cultiver ces surfaces agricoles, les exploitations ont besoin de main d’œuvre. Le nombre d’emploisagricoles a ainsi augmenté depuis 2010. L’agriculture est redevenue un secteur d’emploi attractif et lesécoles d’agriculture ont doublé leurs effectifs depuis les années 2010. L’accès aux terrains agricoles parles jeunes agriculteurs est facilité par des mesures fédérales. La main d’œuvre urbaine est aussi sollicitéeponctuellement pour aider dans les champs.Dans l’ensemble, les volumes de production végétale de l’agriculture vaudoise ont augmenté. C’estparticulièrement le cas des grandes cultures, du maraîchage ou de l’arboriculture au détriment des sur-faces de prairies. La production animale s’est maintenue au niveau de 2010, sauf pour les bovins dont lenombre a diminué. Cette production s’est maintenue dans les zones de montagne et du Piémont mais adiminué en plaine au profit des cultures.L’agriculture vaudoise est également sollicitée pour produire de l’énergie. Les exploitations agricolesproduisent du biogaz, sont couvertes de panneaux solaires ou accueillent des éoliennes sur leurs terrainsdans les régions ventées. L’électricité générée est utilisée directement sur l’exploitation et le surplus estréinjecté dans le réseau.Dans les régions urbaines, des synergies sont mises en place avec l’agriculture et permettent, parexemple, de transformer les déchets organiques urbains en biogaz ou réinjecter de la chaleur et le CO2des usines dans les serres pour améliorer la croissance des plantes et limiter l’utilisation d’énergie.un territoire tourné vers la productionConcrètement, la nécessité d’augmenter la productivité alimentaire et énergétique de l’agriculture a eudifférents impacts sur le territoire vaudois. La forêt a reculé. Le territoire agricole est majoritairementcultivé. De manière générale, la construction de nouvelles structures nécessaires à l’agriculture (hangars,étables) ou à la production d’énergie (biogaz, panneaux solaires sur les toits des exploitations, parc éolien)a eu un impact fort sur le territoire. Les surfaces de compensation écologique ont été fortement réduiteset remplacées par des surfaces agricoles productives. L’urbanisation a été maîtrisée de manière stricte.Malgré l’augmentation de la population, très peu de surfaces agricoles ont été utilisées car la priorité aété de densifier les zones urbaines existantes.Les ceintures maraîchères autour des villes réapparaissent et permettent d’utiliser les ressourcesurbaines comme les déchets organiques qui sont transformés en fertilisants. Des structures de serressur étages se sont développées en ville et occupent souvent les toitures des bâtiments industriels oucommerciaux. Les villes sont devenues agricoles. Certains parcs, les jardins de particuliers, les toitureset les façades sont cultivés dans un objectif de production mais aussi d’éducation.La vie dans les territoires agricoles est plus intense. Des activités parallèles à l’agriculture se sontdéveloppées (industrie de transformation) comme divers services (commerces, poste, etc.). Le lien entrel’agriculture et l’urbain est redevenu essentiel.les futurs possiBles en 2030 / Wattlen 32
vaud 2030 : Wattlen«nous avons développé de nouvelles cultures de protéinesvégétales, comme les lentilles, différentes sortes de haricotset du soja. Beaucoup d’entre nous sont passés au bio et noussommes encore quelques uns à avoir encore du bétail sur laferme. tous les bâtiments agricoles sont couverts par des pan-neaux solaires. L’agriculture est un métier d’avenir et les jeunessont à nouveau intéressés par reprendre les domaines. »MontagnePiémontPlaineLittoral« Avant la ville nous grignotait, aujourd’hui nous vivons en sym-biose avec elle. Certains voisins ont investi dans des serrestrès efficaces qui recyclent les rejets de chaleur des usines,des StEP ou des incinérateurs. C’est la chasse à l’énergie !nous valorisons aussi les déchets organiques des villes enproduisant du méthane et du compost. nous sommes capablesde détailler le bilan énergétique de chacun de nos produits ! »«Bonjour ! nous avons consacré des efforts importants pourproduire du lait et de la viande. nous avons défriché la forêtjeune ce qui nous a permis de reconquérir des pâturages quiétaient laissés à l’abandon depuis les années 1960. Pour nourrirnos vaches, nous utilisons uniquement l’herbe et le foin de nosprés, ce qui nous permet d’être les plus autonomes possible.Les éoliennes sont de plus en plus nombreuses. »« Salut l’ami ! Les productions principales dans la région sontle lait et la viande. Certaines cultures ont été à nouveau déve-loppées pour la consommation humaine comme le colza.Des installations de production d’énergie comme la productionde biogaz à partir des déjections des vaches ont été mises enplace. Les soutiens de la Confédération et de la recherche ontpermis d’améliorer les rendements agricoles et énergétiques. »25 ha18 ha33 ha29 ha29 ha29 ha29 ha23 ha23 ha23 hales futurs possiBles en 2030 / Wattlen 33
Canton superstarun contexte d’actionsUne situation économique stableEn 2030, la situation économique en Suisse s’est stabilisée. Depuis 2010, la libéralisation des marchésagricoles s’est mise en place de manière progressive sans gros heurts. La population suisse atteint 8,7millions en 2030 dont 874’400 habitants dans le canton de Vaud.Un consommateur « doctissimo »Nous sommes dans un contexte mouvementé de crises sanitaires au niveau mondial. Ces scandales ontremis en question la boîte noire de l’industrie agroalimentaire mondiale et certaines méthodes de pro-duction (dont les OGMs). En parallèle, des liens de plus en plus étroits ont été établis par la recherchemédicale entre un régime alimentaire équilibré et une bonne santé.Dans ce contexte, la majorité des consommateurs est prête à payer plus cher pour des produits dequalité et sains. La part des produits biologiques et locaux a fortement augmenté. Les réseaux parallèlesde production et de distribution alimentaire qui instaurent un lien direct entre producteurs et consom-mateurs se sont aussi beaucoup développés. En 2030, 20% de la vente des produits agricoles se fait parces circuits courts. Les structures comme la halle romande ou la ferme vaudoise se sont multipliées dansle canton. Les grands distributeurs ne sont pas en reste puisqu’ils ont aussi augmenté les partenariatsavec les agriculteurs locaux. Le budget des ménages pour l’alimentation a augmenté régulièrement depuis2010 et atteint 12% en 2030.Une politique agricole cantonale dynamiqueAu niveau politique, depuis les années 2010, l’échelle cantonale s’est peu à peu instaurée comme l’échelonle plus adéquat pour mettre en place la politique agricole. Les compétences en matière d’agriculture ontété progressivement déléguées aux cantons. La Confédération reste responsable des questions interna-tionales (protections aux frontières par exemple) et fixe les conditions cadres de l’agriculture. Elle récoltele budget destiné à l’agriculture (qui est de 3,2 milliards en 2030) et le redistribue ensuite aux cantons. Deson côté, le canton dispose d’une plus grande marge de manœuvre en matière de politique agricole. S’ildoit respecter les conditions cadres pour l’agriculture, il peut définir des orientations plus spécifiques,des instruments et des mesures à mettre en place pour son agriculture. Le canton doit aussi s’assurerde la cohérence entre les politiques agricole, d’aménagement du territoire, de santé et d’environnement.Le canton de Vaud a pris l’option de développer des liens très étroits entre la santé de ses habitants et uneagriculture vaudoise forte. Il mise sur l’agriculture en augmentant fortement les subventions cantonales.Le budget total du canton pour l’agriculture est alors de 360 millions en 2030. Son objectif est de rappro-cher l’offre et la demande locale et de favoriser la consommation de produits vaudois par les habitants ducanton. Plusieurs instruments ont été mis en place à cet effet. Un label permettant d’identifier les produitsvaudois est élaboré et des campagnes de promotion sont menées pour mieux faire connaître ces produits.Par ailleurs, le canton soutient la mise en place de filières courtes entre agriculteurs et consommateurs.Enfin, il assume aussi son rôle de client responsable et favorise la consommation de produits locaux dansles nombreuses cantines publiques (hôpitaux, écoles, administrations, prisons, etc.).les futurs possiBles en 2030 / superstar 34superstar
Pour s’assurer de la qualité de la production agricole vaudoise, le canton a renforcé les contrôles sanitaireset amélioré la traçabilité des produits. Il a aussi favorisé activement la reconversion à l’agriculture biolo-gique et autres techniques de production limitant l’utilisation de pesticides à travers la mise en place derecherches, de formations et de subventions.En parallèle du soutien à l’agriculture vaudoise, le canton mène des campagnes pour améliorer lasanté de ses habitants par la consommation de produits locaux et moins transformés. Il a par exemplemis en place des programmes pédagogiques dans les écoles.Un aménagement du territoire concertéEn 2030, la collaboration étroite entre politique agricole et aménagement du territoire au niveau can-tonal a permis de protéger le paysage, les espaces ouverts, la biodiversité tout en favorisant le développe-ment régional (tourisme, activités économiques, agriculture). Les parcs régionaux connaissent une fortecroissance. La vitalité et la qualité de vie des centres urbains ont été renforcées.une agriculture vaudoise entreprenanteL’agriculture vaudoise a été revitalisée à travers les objectifs du canton en termes de politiques agricoles.Le statut de l’agriculture est revalorisé au niveau social. L’agriculture est le symbole d’une alimentation etd’une vie saine. Les agriculteurs se sentent soutenus par la population et les politiciens. Des liens fortsentre les urbains et les agriculteurs se sont développés.En termes économiques, l’agriculture vaudoise se porte bien. Dans l’ensemble, elle est restée stabledepuis les années 2010. La production maraîchère et arboricole a légèrement augmenté au détriment desprairies. Les producteurs ont une plus grande facilité à écouler leurs marchandises grâce aux stratégiesmises en place par le canton. Ils sont moins dépendants des grands distributeurs, ce qui leur permet demieux négocier les conditions de vente de leur production. De manière générale, grâce au soutien desconsommateurs, les prix des produits agricoles se sont affermis et les agriculteurs ont amélioré leursrevenus. L’activité de production est au centre de l’exploitation et le développement d’activités accessoiresliées aux loisirs est resté stable depuis 2010. Les surfaces agricoles se sont maintenues et la diminutiondu nombre d’agriculteurs est moins forte que par le passé. Le temps partiel et la pluriactivité des exploi-tations sont en régression. Les agriculteurs sont plus confiants dans leur avenir et investissent plus faci-lement dans des machines ou des bâtiments.En contre partie, les agriculteurs ont dû consentir à de gros efforts et se montrer très dynamiquespour aller dans le sens voulu par la politique agricole. Ils ont été contraints de diversifier davantage leursproductions pour mieux répondre aux besoins des Vaudois. Certains ont aussi dû développer des activitésde conditionnement et de distribution au sein de leur exploitation pour assurer la vente directe de leursproduits. Ils ont aussi été soumis à de nouvelles contraintes pour justifier de la qualité irréprochable deleurs productions. Compte tenu de l’essor de la demande, certains agriculteurs ont aussi fait la démarchede passer au biologique. La part des exploitations agricoles en production biologique a ainsi augmentépour atteindre 15% dans le canton (contre 3,2% en 2010).un territoire vivantLe territoire cantonal s’est peu modifié depuis 2010. L’avancée de la forêt s’est stabilisée et les surfacesurbanisées ont augmenté de façon modérée. Le territoire agricole accueille de nouvelles structures des-tinées à la transformation de produits agricoles (moulins par exemple) mais aussi à la distribution de cesproduits (plateformes logistiques régionales, lieux de ventes, lieux de dépôts de paniers pour l’agriculturecontractuelle). L’implantation et l’aspect esthétique de ces constructions sont néanmoins bien maîtrisés.Les anciennes structures agricoles sont réhabilitées, les paysages sont plus diversifiés et, de manièregénérale, le territoire rural est plus dynamique et a retrouvé des emplois. La biodiversité s’est légèrementaméliorée depuis 2010, notamment grâce au passage à l’agriculture biologique et la mise en place de ré-seau de compensation écologique en concertation avec les services cantonaux de protection de la nature.les futurs possiBles en 2030 / superstar 35
Les parcs régionaux se sont fortement développés et sont très appréciés des Vaudois. Ils permettent decombiner protection de l’environnement, préservation des paysages, maintien des traditions et agriculture.De manière générale, le nombre de conflits entre les agriculteurs, urbains ou protecteurs de la naturedans les territoires agricoles est beaucoup plus faible. Chacun est conscient de l’importance du rôle del’autre et a fait des efforts de son côté en conséquence. Le Canton a, là encore, joué un rôle central enmettant en place un organe permanent de concertations entre ces différents acteurs.les futurs possiBles en 2030 / superstar 36
les futurs possiBles en 2030 / superstar 37vaud 2030 : superstar«nous avons développé des productions pour répondre à lademande locale : épeautre, blé dur pour les pâtes, lentilles, orgede brasserie, maïs pop corn, poules bio. Le canton soutien ledéveloppement d’infrastructures régionales de transformation :moulins, pressoirs, abattoirs, centres de conditionnement, etc.nos produits sont reconnaissables dans les étalages des maga-sins grâce au label “Vaud”. »AOCMONT D’ORAOCAOCMontagnePiémontPlaineLittoral«Aujourd’hui, notre production est très demandée. nous avonsune gamme très large de variétés de fruits et de légumes quiplaît aux consommateurs. Il faut dire que la campagne d’infor-mation du canton « Manger vaudois pour se sentir bien ! » quipromeut la consommation de fruits et de légumes, nous a bienaidés. nous vendons une partie de notre production directe-ment aux consommateurs et aux restaurants. »«Bonjour ! La région est connue pour ses prairies, ses pâtu-rages et sa biodiversité. nous produisons du lait AOC. Lesparcs régionaux nous ont beaucoup aidés à mieux valoriser nosproduits. Ils ont développé un label et des points de ventes.Certains voisins se sont lancés dans la production de fromagede chèvre et de brebis car la demande ne cesse d’augmenter.Plusieurs voisins se sont lancés dans l’agritourisme. »«Salut l’ami ! nous produisons des volumes conséquents delait et de viande qui sont consommés en partie dans le cantonet notamment dans les écoles vaudoises. En effet, l’originevaudoise des produits doit être favorisée dans l’alimentationscolaire. En contrepartie, nous accueillons les classes à laferme. Cela permet aux enfants de comprendre d’où vient lanourriture qu’ils consomment. »27 ha18 ha34 ha32 ha32 ha32 ha23 ha23 ha
votre scénarioaucun des 4 scénarios que nous proposons ne vous convainc?vous avez d’autres idées de futurs possibles ?Cette dernière partie vous invite à rédiger votre propre scénario. Nous vous proposons ci-dessous unetrame pour vous aider à élaborer votre scénario pour qu’il soit le plus complet possible. Vous pouvezensuite nous l’envoyer sur vaud2030@unil.ch.son nom : …………contexte généralEn 2030, sommes-nous dans un contexte de crise ou de croissance ? …Allons-nous vers une ouverture ou une fermeture de la Suisse ? …Quel est le nombre d’habitants en Suisse et dans le canton ? …la consommationEn 2030, qu’est-ce que le consommateur achète ? …A quoi fait-il attention ? …Où achète-t-il ses produits ? …Quelle est la part de la grande distribution ? …Des circuits courts? …Qu’est-ce que cela représente dans son budget ? …la politiqueagricoleEn 2030, la Confédération ou le canton soutiennent-ils l’agriculture ? …Comment ? …Pour la production ou les services environnementaux de l’agriculture ? …Quel est le budget de la politique agricole ? …l’aménagementdu territoireEn 2030, les surfaces agricoles sont-elles urbanisées ? …Y-a-t-il des règles strictes pour l’aménagement oucelui-ci est-il flexible ? …impacts surl’agricultureEn 2030, quels auront été les impacts sur les exploitations (taille, nombre) etsur la surface agricole ? …En 2030, combien les agriculteurs seront-ils ? …De quel profil (famille d’agriculteurs, formation)? …En 2030, quelle sera la production agricole (type de culture etd’élevage, production avec signe de qualité, part de l’agriculture bio) ? …En 2030, quelles seront les pratiques agricoles (utilisation deproduits chimiques, activités accessoires sur l’exploitation) ? …impacts sur leterritoire vaudoisEn 2030, quelle est la part des surfaces agricoles, urbaines et de la forêt ? …En 2030, comment est le territoire agricole (activités, population, conflits) ? …votre sCénario 38
remerciementsLe projet « Vaud 2030 : quelle agriculture pour quel territoire ? », comme l’exposition qui a suivi,n’aurait pu se faire sans le soutien et la participation de nombreux partenaires.reMerCieMents 39L’université de LausanneLa Fondation du 450e pour l’unILqui a financé le projetLe groupe de travail du projetNelly Niwa, Université de Lausanne,Faculté des Géosciences et de l’EnvironnementDavid Bourdin, AgrideaJoseph Mastrullo, MandaTerreLes membres ponctuels du groupe de travailDaniel Badoux, Vincent Desprez, Delphine Eynaudi,Anne Guye, Michel Jeanrenaud, Floriane Kaiser, LoïcLeray, Pierre Alain Pavillon, Carlo Rigoni, YannickSevelinge, Renzo Zanini.Le comité de pilotage du projetJean Ruegg, Doyen de la Faculté des Géoscienceset de l’Environnement, Université de LausanneDanièle Dupuis, Service du développement territorial,Canton de VaudBernard Perret, Service de l’agriculture, Canton de VaudPierre Praz, AgrideaJean-Luc Kissling, ProméterreGroupe d’experts consultés dans le cadre de l’ateliersur la construction des scénariosEric Jordan, ProlaitPierre Yves Perrin, Fédération Suissedes producteurs de céréalesAndré Zimmermann, Agroscope ChanginsPascal Mayor, Cultures spéciales, Etat de VaudDavid Rojard, Viticulture, ProconseilSophie Réviron, Filières agricoles, AgrideaAnne Gueye, Syndicat paysan UniterreStéphane Boisseaux, IDHEAP+UNILAline Clerc, Fédération Romande des ConsommateursBernard Woeffray, UrbaplanPascale Schwab Castella, Etat de Vaud,service du développement durableJérôme Faessler, UNIGESophie Michaud, PronaturaMatthieu Stigler, FAOOlivier Meuwly, Organe de prospective, Etat de VaudLe soutien de la CEAt pour les méthodes participativesutilisées dans le cadre de ce projetLaurent ThévozLuc VodozL’équipe de réalisation du film« Agriculteurs Malgré tout »Mélanie Pitteloud, réalisation, son et montage(Melusine films)Nelly Niwa, ProductionYann André, ImageYann Bétant, MontageGilles Abravanel, MixageL’équipe de l’exposition virtuelleNelly Niwa, conception des contenus et suiviCamille Scherrer, graphismeFlorence Chèvre, graphismeErgopix, site internetLa direction de l’université de LausannePhilippe Moreillon, Vice-Recteur à la rechercheMarc de Perrot, secrétaire généralClaire Arnold, bureau des subsidesRenzo Restori, adjoint administration et rechercheLe service de communicationde l’université de Lausanne (unICOM)Philippe Gagnebin, responsable de la communicationGéraldine Falbriard, relation médiasPascal Waeber, Loïc Cattani, Yannick Meyer,service informatiqueLa Faculté des Géosciences et de l’EnvironnementCarole Oppliger, secrétaireNathalie Chèvre, chercheurLes archives de la RtSLe programme BnF de l’université de Berne
si rien ne bougescénario tendancelibéralisons,libéralisons !bienvenue à vaud-mcplan Wattlen 2030canton superstarcontextegénéral> Ouverture progressivedes frontières> Suisse attractive> Ouverture totaledes frontières> Attractivité fortede la Suisse (tourisme,habitants hauts revenus,entreprises de pointes)> Contexte de criseéconomique et énergétique,repli de la Suisse> Fermeture aux marchan-dises et aux personnes> Ouverture progressivedes frontières> Suisse attractivela consommation> Consommateur« zappeur » qui est prêtà payer plus cher pourcertains produits suisses(labels, viande)> 10% du budget desménages pour l’alimentation> Consommateur« comparis » qui jouela concurrence internatio-nale et paye plus cheruniquement pour les pro-duits labellisés et de luxe> 8% du budget desménages pour l’alimentation> Consommateur « miner-gie » qui achète en fonctionde l’empreinte énergétique,plus local, plus de protéinesvégétales, moins de viande>16% du budget desménages pour l’alimentation> Consommateur« doctissimo » qui est prêtà payer plus pour sa santéet la qualité des produits> Plus de vente directe,de bio>12% du budget desménages pour l’alimentationla politiqueagricole> Soutiens plus faibleset plus difficiles à obtenir,mais qui restent importantsdans le revenu del’agriculteur> Stratégie Swissnesspour soutenir les produitssuisses en les différenciantmieux> Soutien très réduit> Les produits suissesdoivent être concurrentielssur le marché européen> Plan socialde reconversiondes agriculteurs> Fort soutien à l’agriculture> La Suisse doit êtrela plus autonome possible(alimentation et énergie)> Taxe en fonction del’empreinte énergétiquequi favorise les produitssuisses> Aides à la productionde denrées alimentaireset d’énergie> Fort soutien à l’agricultureet lien avec la politiquede santé> Politique agricole decompétence cantonale> On cherche à rapprocherles vaudois de leuragriculture> Renforcement des labels,soutien au bio, publicité,soutien aux filières courtes,client responsable(cantines, hôpitaux)aménagementdu territoire> Augmentation despossibilités d’activitésde diversification en lienavec l’agriculture etde constructions dansles exploitations> Aménagement du terri-toire assoupli et soumisà l’intérêt économique età la volonté de préserverla qualité du cadre de vie(paysages)> Aménagement duterritoire strict, il fautpréserver les surfacesagricoles, voire lesdévelopper en ville> Favorise les infrastruc-tures de productionalimentaire et énergie> Bonne coordination entreles politiques territoriales> Développement des parcsrégionauxannexes 40Annexe 1 :Synthèse des scénarios
si rien ne bougescénario tendancelibéralisons,libéralisons !bienvenue à vaud-mcplan Wattlen 2030canton superstarimpactssur l’agriculture> Agriculteur en adaptationperpétuelle> Diminution tendantielledu nombre d’emplois etd’exploitations,augmentation de la tailledes exploitations> Spécialisationdes productions(+ de labels, +bio, +proximité,- de céréales et de laitindustriel)> Augmentation activitésde loisirs (chevaux) oud’hébergement> Augmentation du tempspartiel et revenus extérieurs> Economies (mise encommun des machines)> Agriculteur entrepreneur> Diminution fortedes exploitations et emplois,augmentation de la tailledes exploitations> Ne subsistent queles agriculteurs lesplus concurrentiels :production de niche etde luxe, baisse des coûtsde production (investisse-ment dans des machines,augmentation des surfacesou au contraire limitationau maximum des dépenses)> Autres activités (entretiendu paysage, parc d’attractionagricole)> La production agricoleet énergétique est au centrede la société> Augmentation du nombred’exploitations et d’emplois,stabilité de la taille desexploitations> Agriculteur qui produitde la nourriture etde l’énergie de manièreefficace (techniques bio),meilleure autonomiede l’exploitation (moinsde produits chimiques,moins d’importationde fourrage), plus deproduction de protéinesvégétales (lentilles etde soja), moins de vaches.> Agriculteur partenairedynamique avec les parcsrégionaux, les écoles,les urbains> Très légère diminution desemplois et des exploitationsqui sont un peu plus grandes> Production plus diversifiée> Plus d’activitésde transformationsur les exploitationsimpactssur le territoirevaudois> Limités même siaugmentation de la forêtet des villes> Développementd’aménagements pourles activités accessoires> Conflits entre les acteursdes territoires ruraux(promeneurs, résidents)> Augmentation dela biodiversité> Gros changements,moins d’agriculture, plus deconstructions et de forêts> Beaucoup d’acteursse disputent le territoireagricole (agriculteurs,entreprises, associationsde protection de la nature,particuliers)> Fort dynamismeéconomique mais territoiremité par les constructions> Augmentationde la biodiversité> Territoire proche desannées 60 (la forêt recule,urbanisation maîtrisée,beaucoup de cultures)> Présence forte desinfrastructures d’énergie> Des villes agricoles> Chute de la biodiversité> Stable depuis 2010,juste de nouvellesinfrastructures pourla transformation(moulins, petites halles)> Plus de vie dansles espaces ruraux> Augmentationde la biodiversité